C'est effrayant de voir à quel point le hasard fais bien les choses, effrayant de se dire quand dans la vie rien n'est jamais perdu.
J'me revois encore il y a cinq mois de ça, le baccalauréat en poche, et les larmes qui coulent à flot parce que maintenant je suis seule. J'me souviens de toutes les mauvaises choses qui ont traversé mon esprit quand il m'a quitté, du goût amer avec lequel je vivais en permanence. J'me souviens de la saveur de l'abandon, de la sollitude. Cette impression de chutte si douloureuse qu'on pense être incapable de se relever parce qu'on a perdu son pilier. Et puis, j'me vois maintenant. Je recommence à espérer, j'ai tout changé. J'ai repris en main ma vie, mes projets, mon esprit et je me sens bien. J'revis, je grandi, j'espère simplement que tout ira bien ici. Pourtant, il y a toujours en moi ce foutu bordel, je suis encore plus instable qu'avant, mais je vis. Je n'ai jamais autant profité que depuis que je suis guérrie de lui.