Je me souviens
« Je me souviens, c'était hier... Catherine s'appelait-elle,... ou était-ce Élisabeth ? Qu'importe, elle était belle. Elle avait le corps d'une femme et le cœur d'une enfant.
Nous avions été en sa compagnie nous baigner dans la rivière. Le soleil était haut et l'air était chaud alors que l'eau vive et claire promettait d'être fraîche. Nous avions dévalé la pente du pré en courant au milieu des moutons qui s'enfuyaient à notre approche, bêlant sous nos rires adolescents.
Au bas, sur l'herbe tendre nous avions étendu un grand drap de lin blanc volé sur un fil. En quelques gestes, nous avions quitté puis lancé au loin nos habits, gardant nos slips de coton, nous étions deux garçons, alors qu'elle, impudique, avait tombé sa robe et fait glisser sa petite culotte le long de ses longues jambes, avec grâce et ingénuité, avant de se ruer dans l'eau où elle s'était jetée sans hésitation, éclaboussant tout autour.
Nous l'avions regardé faire les quelques enjambés qui menaient à la rivière, les oreilles rougies d'excitation, les yeux émerveillés du spectacle que son corps aux parfaites proportions offrait à voir.
Ses hanches larges se resserrant en courbes harmonieuses vers la taille étroite, son ventre rond où le nombril en son centre dessinait un œil, sa poitrine insolemment gonflée pointant ses tétons roses dans l'air léger et, se tournant, ses fesses pleines et rondes, tout ce corps en mouvement à la musculature féline.
Elle avait plongé d'un coup et nagé sous l'eau une brasse parfaite. Nous l'avions suivit du regard, par transparence, évoluant dans l'onde comme une sirène de conte. Elle avait refait surface, plus loin, de l'eau jusqu'au cou, ses cheveux d’or lissés. « Alors ! Avait-elle crié à notre adresse, vous venez ou quoi ? Et enlevez donc vos caleçons, qu'est-ce que vous avez l'air con, y a personne de toute façon. » Puis, elle avait ri de ce rire dont nous étions amoureux. Un rire haut perché et musical.
Nous nous sommes regardés, gênés, jamais nous n'avions montré notre nudité. Adieu pruderie, bonjour liberté et nos slips se sont envolés au dessus des pommiers.
Nous avons plongé à notre tour, l'avons rejointe en dix brassées et nous avons joué ensemble à des jeux d'enfants enchantés.
En sortant du bain, lui et moi, la brise légère nous caressa la peau. Des frissons nous parcoururent. Grelottant, nous nous assîmes sur le drap et nous en recouvrîmes chacun d'un bout. Elle, poisson femme en son milieu, nageait, semblant vouloir ne jamais regagner le bord.
Enfin, lasse sans doute de ces évolutions aquatiques, elle se rapprocha de la rive et d'un geste souple écarta les roseaux se dévoilant toute à nous.
C'est le plus naturellement du monde qu'elle vint, au sortir de l'eau, frissonnante sous le vent, les lèvres bleuies, se glisser entre nous pour s'y réchauffer et c'est tout aussi simplement que nous l'avons aimée sous la lumière crue de l'été.
Je me souviens, c'était hier... Catherine s'appelait-elle,... ou était-ce Élisabeth? »
R.D
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Style : Poème | Par Karoloth | Voir tous ses textes | Visite : 608
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : asicq
plus on avance dans le texte, moins on se sent passible devant tout ce qui s'y passe. l'intrigue est bien rapportée. Ah je note que les filles ont des petites culottes, si si. ce qui ne nous déplait pas.
pseudo : Iloa
Très beau souvenir...attendrissant je dirais. Cette Demoiselle a su guider deux adolescents vers son désir...La coquine !
pseudo : BAMBE
Merci pour ce magique moment de fraicheur porté par ta talentueuse plume.CDC
pseudo : nage
super j'adore et superbement écris biz amical et grand cdc
pseudo : Le gardien du phare
Fraîcheur et légèreté d'un trio, exaltation de la féminine beauté...j'ai alors rêvé que je mon" slip s'envolait au dessus des pommiers"...
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