Depuis plus de mille ans, sous de nouveaux atours,
Se perpétue sans fin le chantage à l'amour.
Tout le monde s'en réclame, à commencer par Dieu,
Tyrannique et jaloux mais toujours amoureux.

REFRAIN

C'est au nom de l'amour qu'on dresse les bûchers,
L'esprit de vos chapelles engendre les bouchers.

A la sauce Rousseau, son visage changea.
On le crut différent, ce n'était qu'un plagiat.
Et dedans les églises de la république,
Au pied de l'échafaud renaissent les cantiques.

REFRAIN

La mode vint au rouge mais l'étoile on garda :
Au goulag souffle encore l'esprit de Golgotha.
Demain au paradis règneront les gentils,
Viendra l'état sans classe, sans haine et sans conflit.

REFRAIN

D'eau de rose aujourd'hui les hommes arrosés
Sont réduits à des droits planétairement posés.
La civilisation du monde occi-riental
Impose à tous les autres sa conception morale.

REFRAIN

Universel et fou, votre désert s'étend
Et plombe la grisaille un peu plus chaque instant.
Votre discours poursuit son génocide mou
Car votre amour apprend qu'il faut vivre à genoux.

REFRAIN

Pourtant l'aurore poindra où, comme un jour de fête,
D'Asie, d'Afrique, d'Europe, Dieux guerriers à leur tête,
Du tréfonds des forêts, des cohortes immenses
Crieront à vos pasteurs leurs nouvelles croyances.

REFRAIN

La révolte naîtra des rangs de la jeunesse.
De santé et de joie, elle balaiera vos messes.
Vos dogmes crouleront devant sa connaissance
Qui ouvre le chemin d'une autre renaissance.

Délivrés du message porteur d'intolérance,
Les peuples chanteront leurs mille différences.