La femme en question portait un tailleur violet avec une jupe assortie, elle était plutôt grande mais pas fine pour autant, elle avait des cheveux blonds qu'elle portait en chignon, une grande parure se dressait sur sa poitrine, sur le bout de son nez aquilin ses lunettes tombaient, son sourire pincé n'inspirait pas la sympathie.
- « Léana Giraut, Léana Giraut ? » demanda t'elle en posant son regard de toute part de la pièce.
-Oui c'est moi un instant » répondit elle en regardant sa montre
Il était 32, elle souriait alors contente d'avoir eu raison sur son retard et se leva pour serrer la main à madame Batello puis la suivit jusque dans son bureau. Sa poignée de main était franche mais rapide comme si elle avait peur de se salir, elle sentit ses bagues froides se coller contre ses doigts, bagues immondes qui reflétaient bien l'aspect bourge tout comme son lieu de travail où de grands tableaux étaient disposés sur les murs. même si elle ne connaissait pas les signatures des artistes cela ne faisait aucun doute qu'elles étaient des peintres connus. Et dire que c'est dans des conneries comme des bijoux chers mais très laids que finira l'argent de ma séance pensa t'elle.
- « bon et bien je vous écoute, parlez moi de vous dit madame bobo
-euh bah, euh, comme vous le savez je m'appelle Léana Giraut, je vais avoir 17 ans dans peu de temps, je viens d'emménager ici et je suis en première littéraire.
-Bien, et qu'est ce qui vous a amenez à me rencontrer ?
-Mon père.
-… Pourquoi?
-Il m'a demander une faveur et c'était de consulter, bon j'anticipe votre question, si il voulait que je vienne vous voir c'est car pour lui j'ai du subir un traumatisme en ayant vécu la mort de ma sœur.
-Je vois, rien ne vous y oblige mais cependant pourriez-vous me parler d'elle et de son décès.
-Et bien, ma sœur était plus jeune que moi, elle avait 11 ans lorsque qu'elle est morte, nous avions donc 4 ans d'écart, son décès s'étant produit il y a deux ans j'avais alors 15 ans.
-Mmh, elle fit une courte pause le temps d'écrire sur son calepin, et comment cela s'est il produit ?
-Un prétendu accident, nous faisions notre ballade habituelle de noël, Il fallait traverser la route, ma mère était au téléphone avec mon père le suppliant de venir nous rejoindre au lieu de rester a travailler à la maison; il fallait qu'il finisse d'écrire son livre son éditeur attendait; elle ne faisait donc pas vraiment attention à nous, faisant tomber mon collier sur le passage piéton je me suis alors baissé afin de le rattraper et n'avait alors pas vu la voiture qui me fonçait dessus. Ma sœur elle était déjà sur le trottoir et voyant la voiture arriver droit sur moi se jeta sur moi et me fis tomber quelques mètres plus loin, elle m'avait sauvé cependant c'était elle qui avait pris ma place et s'était pris la voiture de plein fouet, morte sur le coup. Il y eut un procès mais il s'en tirait avec peu de problèmes, sous prétexte que ses freins étaient morts et que la rue était trop étroite pour éviter la collision. »
Elle lui posa alors une suite de questions, voulant à tout pris extirpé chaque sentiment, chaque instant de sa vie, elle lui demanda pourquoi ses parents étaient divorcés
-« Mon père s'était encore plus renfermé dans son boulot après le drame, ma mère pleine de remords accusait mon père de ne pas avoir été présent, puis ils ne supportèrent bientôt plus de vivre ensemble trouvant toujours un reproche et ne supportant plus non plus de vivre chaque jour avec la mort de ma sœur sur la conscience, se le rappelant mutuellement tous les jours, ils décidèrent alors de se séparer un moment, puis plus vite que prévu le divorce fut prononcé. J'ai vécu deux ans avec ma mère et la j'entame la deuxième année avec mon père.
-Pourquoi ce changement de logement ?
-Ma mère avait un petit salaire touchant a peine le smic, mon père étant un écrivain plus ou moins connu je me suis dit qu'il serait plus simple pour elle si je ne vivais pas à ses dépens, et puis j'aime tout autant mon père que ma mère il a lui aussi le droit de m'avoir si je puis dire. D'ailleurs depuis qu'ils ne sont plus ensemble il passe moins de temps à travailler et plus à s'occuper de moi, il m'a dit qu'il voulait se rattraper de toutes ces années où il nous avait plus ou moins délaissées alors je lui offre une sorte de deuxième chance. »
Les questions fusaient ne s'arrêtant jamais, aller t'elle enfin la laisser, et puis ce crissement de mine sur son papier devenait de plus en plus insupportable quand enfin un ding si fit entendre, il provenait d'une sonnette dorée posée sur le bord du bureau. Fin de séance, papier avec coordonnée, poignée de main, sourire presque chaleureux a bientôt et la sortie est par là. Repassant alors par la salle d'attente elle vit un visage qui lui fut familier, c'était sa nouvelle voisine qui était venu lors de la crémaillère, une jolie brune, dans la quarantaine à l'air très sophistiquée et légèrement superficielle, cependant elle restait quelqu'un à l'air chaleureux. Elle était assise sur le même siège où Léana était une heure plus tôt, à côté d'elle se trouvait un jeune homme à l'air penaud, il avait de longues dreads et portait des vêtements larges qui devaient être confortables, elle se perdit alors contemplant l'adolescent de haut en bas lorsque sa voisine la sorti de ses songes.
-« oh bonjour Léana, comment vas-tu? C'est un plaisir de te voir .
-Bonjour madame Fair, ma foi je me porte bien. Le plaisir est réciproque bien que la situation semble un peu gênante.
-Appelle-moi Marie-Claire je t'en prie. Il n'y a pas de gêne voyons à se retrouver ici, bien que je ne vienne que pour mon fils. Oh suis-je sotte je ne t'ai pas présenté! Léana voici mon fils, Jean-François, Jean-François je t'ai déjà parler de Léana qui vient d'emménager en face de chez nous!
-Enchantée, oh pendant que j'y pense mon père m'a proposé de vous inviter à diner lundi soir, il voudrait apparemment vous parler d'un projet.
-Ah et bien j'en serais ravie, Jean-François viendras-tu ? Cela te permettrais de faire connaissance avec mademoiselle, tu pourrais peut-être lui être de bon conseil! »
Il l'a regarda alors, comme si il voulait voir à travers elle, il prêta alors plus attention à ses vêtements, un tee-shirt kanabeach, un pantalon trois pattes, des vans, l'air plutôt satisfait il répondit:
-« Et bien pourquoi pas, ce sera toujours mieux que de rester à la maison.
-Merveilleux mon fils accepte de sortir! Oh sauf si cela pose un problème à ton père?
-Non pas du tout, il m'avait demander de proposer aussi, bon et bien je dois y aller alors à demain et bonne journée.
-A toi aussi ! »
Elle parti alors, cette rencontre improbable la remit des émotions de sa consultation. De l'autre coté de la porte elle entendit :
« Alors tu vois elle est charmante, ne t'avais je pas dit qu'elle te plairait ?
Mamaaaan »
Elle continua alors sa route, le sourire aux lèvres. Une fois arrivée dans la petite ruelle ou elle avait déposé son vélo, elle monta dessus et parti à l'autre bout de la ville dans le parc, c'était devenu son habitude, elle rangea alors son vélo contre un arbre et alla dans son coin préféré, elle allait souvent à l'ombre d'un grand saule pleureur, à l'abri des regards. Elle sorti alors son dombra de sa housse et commença à en jouer. Ce qu'elle aimait avec cet instrument c'est qu'il était peu connu, il possédait 4 cordes et son apparence pouvait faire penser à une poire. Au bout d'un certain temps, son téléphone vibra dans sa poche, c'était son père, il était inutile de répondre elle savait que c'était parce qu'il l'attendait pour manger, elle prit alors son instrument sur le dos, fit demi-tour, remonta sur son vélo et traversa quelques petites ruelles. Elle arriva dix minutes après l'appel, son père venait tout juste de finir de mettre la table.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Nouvelle | Par coquelicot | Voir tous ses textes | Visite : 471
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : coquelicot
ah désolée petit probleme j'ai inversé des chiffres >.< "-Et bien, ma sœur était plus jeune que moi, elle avait 11 ans lorsque qu'elle est morte, nous avions donc 4 ans d'écart, son décès s'étant produit il y a deux ans j'avais alors 15 ans." remplacer 4 par 2 ans d'écart , deux ans par quatre, et 15 par 13. Encore désolée
pseudo : Karoloth
Quand c'est bien écrit, on se laisse tout naturellement emporté. A la prochaine fois donc. CDC!
Nombre de visites : 6550