Si les De Parker formaient une famille fort aisée, ils étaient avant tout une famille ordinaire, comme toutes celles qui ce soir-là, profitaient du réveillon. Ils étaient installés face à l’écran de télévision, où l’on jouait tous les classiques qu’on avait l’habitude de repasser chaque année à cette époque.
Punaisées juste à côté du spot halogène, les lettres naïves des mots: «Noël Bleu» - en fait, un petit module difforme que les enfants avaient innocemment conçu et taillé dans une plaque d’isomo - tournoyaient au gré de la chaleur qui montait au plafond.
C’était Noël, enfin presque, c’était le soir du réveillon. Brandon s’était assis confortablement dans le plus moelleux des coussins du canapé. A droite, Wendy avait du mal de garder les yeux ouverts et seule la perspective des douze coups de minuit parvenait à la maintenir partiellement éveillée; à gauche, May se tortillait nerveusement les doigts en observant les paquets cadeaux et en se demandant lesquels étaient pour lui. Brandon souriait, il était heureux.
Dans la pièce voisine, Anka préparait la suite du repas: un somptueux gigot d’agneau aux petits lardons accompagné de légumes, qu’elle avait fait livrer par le meilleur traiteur des environs.
Anka respirait le bonheur également, c’était un magnifique Noël de plus qui s’inscrivait au palmarès de ses meilleurs souvenirs. Au-dehors, la neige continuait à tomber. Déjà, une épaisse couche de poudreuse recouvrait les environs. Elle vérifia le cadran de la minuterie du four et comme il lui restait encore quelques minutes, elle vint s’asseoir auprès de sa petite famille.
Une page de publicité venait bruyamment d’interrompre le film et Wendy s’était subitement réveillée en sursaut. Malgré tous ses efforts, elle s’était finalement endormie. May bâilla.
- Vous êtes fatigués les enfants ? demanda la mère sur un ton naturel et à la fois mesquin, car cette phrase inachevée voulait dire: si vous êtes fatigués, alors il est temps de monter vous coucher, comme pour aiguillonner un peu plus la curiosité des enfants qui allaient bientôt pouvoir ouvrir leurs paquets.
- Non ! répondirent-ils en chœur. May s’étira tandis que Wendy se frottait les yeux.
Dans le coin de la première pièce, juste à côté du hall d’entrée, un magnifique sapin naturel scintillait au rythme de la guirlande électrique qui, alternativement, s’allumait et s’éteignait. Un luxueux sapin naturel de plus de trois mètres de haut qui avait été – comme tout le reste – avec une des cartes American Express de Brandon.
Tout autour de l'énorme pot de terre cuite qui renfermait les racines de l’if, des dizaines de paquets cadeaux aux emballages multicolores attendaient qu’on les déballe.
- C’est encore long P’pa ? interrogea May qui pensait bien avoir repéré une boîte dont la forme rectangulaire correspondait exactement aux Légo qu’il avait demandés dans sa lettre au Père Noël.
- Une bonne heure mon chéri, encore un peu de patience hein ! Le jeune garçon acquiesça, bien que pour lui, une heure cela ne voulait rien dire. May venait d’avoir 4 ans et bien entendu, pour lui, la notion du temps n’était encore qu’une inconnue.
Personne n’avait remarqué qu’à plusieurs reprises déjà, le sapin avait frémi. Ca avait été comme une espèce de tremblement général qui lui avait secoué les branches et toutes les épines. La flèche dorée pointant son nez à quelques centimètres à peine du haut plafond lambrissé s’était affaissée et elle n’allait plus tarder à tomber.
L’homme, tapi dans le noir, s’était armé d’un coutelas dont la lame reflétait les rayons malsains de la lune. Des pas s’approchaient. Il leva son bras, juste comme l’ombre de l’enfant se détachait à la lueur des flammes du feu ouvert qui crépitait face au sapin décoré.
Wendy s’était recroquevillée sur elle-même et May serrait tant qu’il pouvait la main chaude et robuste de son père qui n’arrêtait pas de sourire, comme amusé...
L’assassin caché abattit violemment son bras tendu, le visage serein de l’enfant se métamorphosa en une grimace apeurée qui parut déchirer l'écran du poste de télévision. A l’instant même, surgissant des ténèbres obscures, la sonnerie du four retentit et toute la famille, dans un mouvement d’ensemble, surprise et déroutée, fit un bond glacé d’horreur. Le poignet de l’homme fut miraculeusement retenu par la guirlande électrique et tout l’édifice chatoyant s’écroula sur lui. May et Wendy, tenus en haleine par le film, expirèrent d’une traite, soulagés. C’est précisément à cet instant crucial que la flèche du sapin que Brandon avait monté la semaine dernière, tomba sur le pavement et se brisa en mille morceaux épars. A nouveau, ils sursautèrent tous d’effroi !
Wendy hurla, May cria: - Qu’est-ce que c’est ? Hein ? On se calme les enfants, ce n’est rien, ne soyez pas toujours autant sur vos nerfs pour juste un film. C’est la flèche du sapin qui s’est détachée. Allez, passez à table pendant que je ramasse les morceaux ! dit Brandon d’une voix autoritaire.
Le cœur battant la chamade, les yeux révulsés, prêts à bondir hors de leurs orbites, les enfants, encore tout émus, gagnèrent sagement leur place respective.
A la télévision, l’agresseur gisait au sol, empêtré dans les guirlandes décoratives du sapin qui s’était écroulé sur lui.
- Tu aurais peut-être dû sélectionner un autre programme ! lança Anka à Brandon depuis la cuisine.
- T’inquiète, c’est pas la première fois qu’ils regardent un film dans ce genre-là quand même ! répondit l’homme en veillant à bien placer sa serviette par dessus sa cravate.
May observait le sapin au fond de l’autre pièce, il avait l’air obnubilé par les branches qui remuaient encore sous l’effet du déplacement d’air que Brandon avait créé en changeant – non sans mal - de place le pot de terre cuite pour ramasser les débris de la flèche. Un ange de carton, assis sur une balançoire argentée, dodelinait au gré des tiges déséquilibrées. May se redressa sur sa chaise tandis que Anka disposait gracieusement un plat sur la table.
- Mhm ! Ça sent bon ! lâcha Wendy toute enjouée.
- Allez, passez votre assiette, je vais faire le service ! ajouta la femme en s’essuyant les mains sur le tablier qui pendait sur ses hanches.
- May ?
- May !
- May, qu’est-ce que tu fixes ainsi ? s’énerva Brandon qui avait vainement tenté de repérer ce que l’enfant regardait avec tant d’attention.
...
- P’Pa ! Là ! Là, dans le sapin ! balbutia le jeune garçon.
- Quoi dans le sapin ?
- Y a ...
- Quoi May, exprime-toi bon Dieu !
- Y a... Y a quelque chose qui bouge !
Brandon vérifia encore une fois en écarquillant les yeux, quand les lampes de la rampe électrique avaient clignoté, il avait nettement vu le tronc noueux de l’arbre, ainsi que les motifs orangés du tapis mural à l’arrière, il n’y avait là rien d’anormal ni d’étrange ! May devait halluciner à cause du film qu’ils venaient de visionner.
- Il n’y a rien dans ce sapin May, tu veux qu’on aille ensemble vérifier de plus près ? proposa finalement l’homme qui avait repéré la glotte du gamin qui montait et descendait nerveusement dans sa gorge, et qui traduisait toute son angoisse.
- N - N - N - Non, j’veux pas, P’Pa !
Afin de rassurer tout le monde et pour elle-même en avoir le cœur net, Anka s’approcha du sapin et elle s’accroupit pour voir en dessous. Elle regarda et elle ne vit rien d’autre que des morceaux d'écorce, des épines,, des branches touffues, un tronc, des boules reluisantes et des guirlandes effilochées qui scintillaient dans la lumière.
- Voilà, ça te va comme ça ? dit la femme en sortant le mouchoir de papier qui déformait la manche de son sous-pull. Machinalement, sans s’en rendre compte, elle avait ramassé quelque chose qui ressemblait à un insecte mort qui traînait au pied du sapin.
- Allez, on n’y pense plus ! D’ailleurs... Ajoutant le geste à la parole, elle prit la télécommande et changea de chaîne. Sur la 4, on passe un festival de dessins animés.
POC ! un bruit étrange, quasi imperceptible se perdit presque dans le brouhaha de la pièce.
Wendy frappa des mains tandis que Brandon fronça des sourcils. May n’avait toujours pas quitté le sapin des yeux.
POC !
- May, si notre compagnie te dérange, tu peux sortir de table et monter de coucher ! râla Brandon, un peu énervé et surtout fâché de ne pas pouvoir suivre la fin du film.
POC !
- May ! C’est la dernière fois que je .... AIEEEEEUU !
POC !
L’enfant se retourna brusquement et vit son père qui se massait frénétiquement le cou.
- Qu’est-ce qui t’arrive mon chéri ? plaisanta Anka.
POC !
- J’sais pas, ça doit être l’étiquette de ma chemise neuve, à moins que ce ne soit encore une aiguille que t’aurais oubliée d’enlever ! répondit-il en vérifiant prudemment du bout des doigts le col de sa chemise.
- Laisse-moi regarder ! Anka se leva.
Subitement, elle s’écria. - Hoooo mon Dieu ! Le four ! J’ai oublié d’éteindre le four !
POC !
Une épaisse fumée noire s’échappait de la cuisine.
POC !
Tous se précipitèrent sur les pas de la femme et excités par la curiosité, ils pénétrèrent dans le brouillard opaque qui se dégageait du four.
POC !
- Ça va, ça va, retournez vous asseoir à table, ce n’est rien, je vais ouvrir la fenêtre quelques minutes et aérer ! commanda Anka, tandis que Brandon repoussait les enfants vers la salle à manger.
POC ! May fixa à nouveau son attention sur le sapin d’où le léger bruit diffus et régulier émanait. POC !
- P’Pa ?
- Wendy, dit l’homme sans prendre attention à son fils qui l’appelait, va voir s’il ne faut pas aider ta mère ! Brandon passa encore sa main sur son cou douloureux.
POC !
Du bout de son index, il sentit parfaitement bien un léger renflement qui lui brûlait la peau au niveau de la nuque.
- P’Pa ?
POC !
- P’Pa !
- Hein ? May ! Arrête de faire tes yeux de cocker, on t’a déjà dit qu’il n’y a rien là-bas ! s’énerva l’homme face à l’enfant qui n’allait pas tarder à pleurer, comme martyrisé à la vue de l’arbre de Noël.
POC !
- P’Pa, écoute ! POC !
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
Brandon tendit l’oreille et cette fois, POC ! il perçut parfaitement bien cette espèce de complainte nauséeuse, comme le bruit que font de gros grêlons de neige compacte en tombant sur une tôle ondulée. POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
L’homme se leva et retourna voir le sapin...
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
- Qu’est-ce qui se passe encore ici ? POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! lança Anka qui revenait de la cuisine. - J’sais pas, POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! - il y a quelque chose au sapin je pense, dit l’homme en s’approchant timidement. POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! Il s’accroupit prudemment et regarda. A part les dizaines de paquets cadeaux enrubannés de papier aux couleurs vives et tachetées, il ne vit rien ! Cependant, le bruit, cette sorte de POC incessant, était bien là, croissant, et de plus en plus rapide, comme une salve de mitrailleuse. POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
...
- C’était un faux conta..... ! Brandon s’interrompit, il venait soudain de se souvenir que le papier emballage cadeaux n’était pas tacheté à l’origine ! Son visage tranquille se métamorphosa en une mine inquiète et dégoûtée. Brandon se précipita vers les paquets...
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
Le bruit avait recommencé !
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
En rafales cette fois !
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
L'homme se pencha sous le sapin et il étouffa un cris d’horreur. Les cadeaux avaient presque disparu sous un amas grouillant de grotesques tiques purulentes qui tombaient des branches du sapin !
- Anka ! Viens vite voir ça ! hurla-t-il paniqué, ne sachant quoi faire. Son cou le relança et il ressentit cette fois la morsure du parasite qui pondait sous sa peau.
POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC ! POC !
- Aaaah ! Qu’est-ce que c’est ?
- Des tiques ! Des milliers de putains de tiques ! dit l’homme qui s’était mis à shooter dans les boîtes empilées sous le sapin.
Toute une flopée de tiques s’éparpilla au pied des enfants et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les bestioles s’attaquèrent à leurs jambes. Wendy se mit à hurler nerveusement, May s’encourut vers la cuisine, déjà, ses jeans transpiraient un sombre liquide ocre et poisseux...
Brandon perdit l’équilibre, il se débattit comme un forcené pour tenter d’échapper à l’horrible invasion des parasites qui se glissaient sous ses vêtements. Le sapin, mû par les tremblements frénétiques des femelles qui pondaient à la chaîne, était comme secoué de spasmes saccadés. Par milliers, les tiques tombaient au sol et roulaient sur le carrelage...
Perdant la tête, Anka essaya d’aider son mari à se relever, comme elle le saisit sous les aisselles pour le remettre debout malgré ses gestes désespérés, elle sentit nettement les dizaines de tiques gonflées de sang qui éclataient sous la pression de ses doigts. Une stalactite vivante de petites bêtes grises et grouillantes, tomba de la cime du sapin, dans ses cheveux...
Anka fut comme foudroyée sur place. Par centaines, les tiques lui perforèrent le cuir chevelu pour s’abreuver de son sang, la femme relâcha l’homme et à son tour, elle s’écroula sur les genoux. Coordonnées dans un mouvement de magnétisme impitoyable, les tiques se précipitèrent sur ses jambes nues et elles lui trouèrent l’épiderme en un clin d’oeil pour assouvir leur instinct de vampires...
Pour une tique que Anka parvenait à arracher, il en naissait vingt ! A un rythme fou, la jeune femme se vida de son sang et mourut dans d’atroces contorsions de douleur...
(Saviez-vous que les tiques, comme les pucerons, ne dorment jamais ? Les mâles possèdent un organe reproducteur exceptionnellement disproportionné et hyper fécond dont ils se servent en moyenne une centaine de fois par jour ! Les femelles sont tout aussi surprenantes. Leur appareil génital existe bien, mais suite à la folle ardeur des assauts des mâles, qui ne peuvent contrôler leurs pulsions, il est courant qu’elles soient littéralement percées de partout et il leur arrive de copuler en même temps qu’elles pondent, si bien, que les femelles qui naissent se retrouvent parfois elles-mêmes déjà fécondées à l’instant précis où elles voient le jour !)
Wendy, qui s’était approchée de ses parents, n’échappa pas aux parasites meurtriers. Les tiques s’attaquèrent à son doux visage et quelques minutes à peine suffirent pour que son coeur lâche !
Seul le petit May, qui s’était réfugié dans la cuisine, où il était monté sur la table de travail pour s’isoler du fléau dévastateur, survécut plus longtemps. Il avait passé sa tête par le passe-plat et il avait vu ses parents se faire exterminer. Instinctivement, il avait replié ses jambes sous son corps, et il avait arraché par grappes, les tiques voraces qui s’étaient attaquées à ses chevilles. L’enfant était perdu, complètement déphasé et affolé, mais il avait fini par s’endormir dans l’alvéole de bois stratifié qui communiquait avec la salle à manger.
Le matin de Noël, alors que toute la ville était encore endormie, il se réveilla. Tout lui sembla tranquille. A quelques mètres à peine, ses parents gisaient morts étendus sur une espèce de tapis de tiques, grouillant de vie, qui continuaient à copuler en orgie collective sans arrêter de sucer les quelques rares gouttes de sang qui restaient dans les veines de leurs victimes. Brandon et Anka, allongés côtes à côtes, avaient gardé les yeux grands ouverts, fixés dans le vide et exprimant mille souffrances horribles. Leur peau s’était ternie en une espèce de décoloration livide et blanchâtre, presque irréelle. Wendy, elle, avait quasiment disparu sous une couche répugnante de parasites qui n’arrêtaient plus de se multiplier, seules ses petites mains raidies et tendues vers le ciel restaient bien visibles ...
Il y avait des tiques partout. A présent, le sapin d’où elles avaient délogé, semblait bien triste et effeuillé. Les branches, qui hier encore étaient touffues et resplendissantes, étaient maintenant presque nues et rachitiques... Les pyramides de cadeaux avaient, elles aussi, disparu sous les tiques qui les avaient totalement recouvertes !
May se pencha et il vit que même le carrelage de la cuisine avait disparu sous une espèce d’infecte mosaïque animée de parasites virulents. Aucune issue, plus personne pour l’aider.
Il se souvint qu’un jour il avait regardé à la télévision un reportage relatant les mésaventures d’un village africain luttant contre l’invasion des sauterelles.
Le garçon sortit du passe-plat et il se réfugia contre la colonne du frigo. Il regarda une dernière fois en direction des autres pièces où tous ceux qu’il aimait avaient péri, et il tendit le poignet vers un de ces boutons interdits, que Maman lui avait toujours défendu de toucher. Il le tourna...
Au pied des meubles encastrés, la masse de tiques croissait toujours inexorablement. May appuya à plusieurs reprises sur le petit générateur d’étincelles et le gaz de la cuisinière s’enflamma. De son pied droit, il fit basculer le petit échafaud où Wendy stockait les journaux publicitaires et d’emblée, le feu se propagea...
Tout disparut dans les flammes dévastatrices d’un feu purificateur, effaçant toutes traces de l’infect drame qui venait de se dérouler là.
Ça avait été un Noël Bleu. Bleu comme le ciel azuré de ce matin-là, bleu comme le sang que ces satanées tiques avaient goulûment ingurgité...
FIN.
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