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Toute ma vie est comme ça par batoule

Toute ma vie est comme ça

Voici un témoignage que j’ai trouvé sur le web, je vous le présente car il me parle

Surtout en ce moment où je me sens si seule, à ne pas savoir qui je suis, où je suis, ni même pourquoi je vis, c’est pour dire…

J’ai cherché un réconfort, pour l’instant je n’ai rien trouvé, sauf ce texte qui m’a rassuré, c’est comme si je me sentais comme cet homme qui va vous parler :

« J'ai 28 ans, mâle.

J'ai de graves problèmes.

J'ai peur.

Tout le temps, exemple : je viens de déménager. Avant j'habitais un quartier bourgeois et tranquille de Paris dans le 5e arrondissement, là je viens d'emménager dans le 20e à Belleville.

Ce soir, l'épreuve était d'aller chez mes cousins, qui habitent à 15 min à pied de chez moi, dans le 19e, quartier mal famé à mes yeux. Pourquoi ?

Près de la place des Fêtes, place des Fêtes : j'ai vu un reportage à la télé sur un gang de filles qui braquaient les passants.

Ya plein de blacks et de rebeus, j'ai peur des blacks et des reubeus, les asiatiques me mettent en confiance, je n'imagine pas un asiatique me braquer.

J'imagine tout à fait un maghrébin ou un black me braquer. je ne suis pas raciste. j'ai pas de pote black , mais j'ai quelques potes reubeus.

Mais ceux que je ne connais pas, et qui ont des allure de racaille potentielle, ils me font peur. Les jeunes surtout.

Les blancs aussi, s'ils ont des allures de racaille, de mecs potentiellement dangereux.

Me souviens étant jeune d'un événement avec une petite fausse racaille que je connaissais.

Pris un coup de boule. Très mal vécu. L'ai recroisé, paralysé. Il a été arrêté, lui et son pote pour ces rackets au lycée.

Vu que j'avais porté plainte et qu’il s'était fait arrêter

( Je n'étais pas le seul à m'être fait braquer ( pourquoi notifie-je ça ? comme si je m'excusais d'avoir porté plainte, comme si je n'assumais pas de la faire, comme si les autres braqués m'avaient obligé à porter plainte aussi))

Un jour, j'ai reçu de lui une lettre manuscrite d'excuses, excuses bidons ouais, le juge pour enfant a du les obliger.

J'aurais préféré ne pas recevoir de lettre, car je me suis dit qu'on avait du l'obliger à l’écrire, et qu'il m'en voudrait ; et qu'il pourrait me retrouver pour me faire payer ça.

Bref, revenons à l'événement de la soirée :

Terrorisé à l'idée d'y aller à pied chez ma tante, à 15 min de chez moi, dans un quartier que je ne connais pas trop.

Mais je me suis dis : " tu n'es pas une mauviette à ce point-là". Pourtant si, je le suis. Mais j'y suis quand même allé à pied.

Marche flippante, je surveille chaque passant, je l'analyse, le classe dans la catégorie potentiellement dangereux ou pas, mon coeur bat fort.

J'ose à peine sortir mon portable pour appeler mes cousins pour savoir le chemin.

Arrivé, ouf !

En sortant, il est 22 h, je rentre avec ma mère avec qui je fais le chemin jusqu'au métro. Petite rue déserte près de la place des Fêtes.

J'appréhende qui on pourra croiser. Evénement TRES rassurant : un couple de jeune gens "normaux" marchent dans la rue.

Eux, ils me rassurent, ils vont dans la même direction que nous, plus loin deux types ont l'air de fumer un joint, deux mecs qui ont l'air louche.

Je flippe, ils nous attendent pour nous braquer ? Comment je vais me défendre ? je ne suis pas costaud, je ne saurais pas me défendre, je m'oserais pas me défendre !

Ma mère en manteau de fourrure (faux évidemment) va attirer leur convoitise. Je les imagine déjà en train de nous agresser.

Putain, heureusement que le petit couple tranquille est là.

On passe devant eux, je marche très vite, ma mère n'arrive pas à suivre le rythme, mais elle a l'air parfaitement détendue.

Je n'ose pas lui dire à quel point je flippe. Je n'arrive pas à avoir une conversation naturelle, mon attention est à 100% focalisée sur les deux types.

On passe, évidemment, il ne se passe rien. Ouf !

Toute ma vie est comme ça.

Peur de l'inconnu. J'ai peur des gens. Manque total de confiance en moi face à une nouvelle situation.

Avec l'alcool, plus peur de rien, me sens en confiance.

Autre exemple :

Parler à mon nouveau coloc que je ne connais pas trop. On est trois en coloc, ya un pote que j'aime bien et que je connais depuis longtemps (deux ans), avec qui je me sens totalement en confiance. L'autre que je découvre, mais avec qui je ne suis pas à l'aise.

J'ai l'impression que ya deux catégories de gens, ceux avec qui je suis à l'aise, avec qui j'ai l'impression que je peux être moi-même ; et les autres, avec qui je ne suis pas naturel du tout, avec qui je cherche bien ce que je pourrais leur dire.

Pourtant il est trop gentil ce type.

J'ai peur qu'il me surprenne ne train d'écrire ce que je suis en train d'écrire.

Je ne le trouve pas passionnant pour l'instant. Est ce que je me rassure en me disant ça ? J'arrive pas être naturel avec lui.

C'est pour ça aussi que je suis parti de mon ancien appart où j'étais seul et passait ma vie à fumer du shit seul, le portable éteint.

J'étais bien seul.

Mais seul.

Je veux me forcer à affronter la vie, les gens ! J'ai arrêté le shit depuis 3 semaines pour ça.

Je me rends compte que j'ai tout le temps peur. Sauf quand je suis dans un terrain parfaitement connu à l'avance.

J'ai surtout peur la nuit dans la ville dans des quartiers populaires avec des types chelous, des dealers ? des camés ? des braqueurs ?

En journée, ça va. Je me dis qu'il n'y a pas de risques.

Je veux en sortir. Je ne veux plus avoir peur.

Quand je bois, je n'ai plus peur, et j'aime ça, ne plus avoir peur, je me sens bien, heureux. C'est tellement reposant.

Quand je prends des anxiolytiques aussi.

Je ne suis pas alcoolique. Quand je n'ai pas peur, je n'ai pas d'envie particulière de boire.

Je supporte mal l'alcool au niveau de l'estomac, et de la gueule de bois du lendemain.

En fait, c'est comme si mes instincts qui visent à assurer ma sécurité étaient poussé à l'extrême, en état d'alerte constant. C'est épuisant, et désagréable.

Je ne sais pas quoi faire pour en sortir.

Je vais aller voir un psy, mais ça aussi ça me fait peur. Peur de ne pas être pris au sérieux. Peur d'être incompris. Honte de me montrer si faible.

J'ai peur.

Est-ce que quelqu'un peu m'aider ? Une thérapie ? Un produit ?

Je préférerais sans produit. Je préférerais que mon psychisme intrinsèque soit fort.

Parce que je ne suis pas con, loin de là. Je comprends vite les choses, enfin...certaines choses, je suis très logique.

J'ai pris beaucoup de drogues très fortes étant jeune : beaucoup de cannabis, fumé pendant 12 ans de manière quotidienne. Beaucoup de LSD pris à haute dose.

Ces deux drogues ont pour effet (entre autres) d'accentuer terriblement les sensations. Dont la peur.

Je suis flippé, tout le temps. Le café accentue la chose de manière affreuse. Je ne prends plus de café, sauf dans un environnement totalement sécurisé à mes yeux.

Dans un registre un peu différent, j'ai peur de la mort. J'ai l'impression que ma vie ne tient qu'à un fil. Mais j'en parlerais peut-être plus tard.

J'ai arrêté le H il y a 2 semaines, justement car il renforçait cette peur.

Est-ce que j'ai trop pris de drogues trop jeune et que ça a déclenché tout cela et que c'est irréversible ? Vais je devoir le payer toute ma vie ? Est-ce lié ?

Est-ce que je peux faire lire ça à un psy ?

Si vous avez des commentaires, ou si vous avez vécu le même genre de chose, vous êtes évidemment le bienvenu.

Post-scriptum :

Suite à cet appel, il a reçu du soutien, des conseils pour aller mieux, et il a suivi une psychothérapie et même arrêté de fumer. Il peut aujourd’hui sortir sans crainte d’être agressé, et il peut enfin se faire confiance.

Bref, il a réussi à s’en sortir, et à acquérir cette fameuse confiance en soi qui me fait tant défaut.

A moi de m’en sortir maintenant…

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par batoule | Voir tous ses textes | Visite : 594

Coup de cœur : 10 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : Karoloth

Bon,... bah,... bon courage alors. Cela dit, il ne faut pas s'étonner lorsqu'on prend des trucs qui lessivent le cerveau qu'il y ait des conséquences facheuses. Moi même... mais bon.

pseudo : nani

Ce texte est très parlant, moi qui ne prend pas de drogue, quoique avec mon addiction aux médocs, mais bon là n'est pas le sujet, je voulais dire que je le comprends tout à fait car je suis dans cette situation depuis toujours, je ne peux affronter l'extérieur sans être totalement angoissée, je fais le maximum de courses par le net, mais dans mon coin perdu l'alimentaire n'est pas encore desservi de cette manière, je suis une solitaire "sauvage" les adultes m'effraient ( j'ai 52 ans bientôt !)mais j'ai un lourd passé traumatisant, c'est sans doute la cause, à chacun son fardeau, mais certain sont collé à la personne avec de la "super glue"...

pseudo : batoule

Juste pour préciser, personnellement je suis une non-fumeuse, et j'ai jamais essayé la drogue, je ne bois pas non plus, mais je me reporte sur la nourriture (surtout le chocolat !)mais je me reconnais tellement dans les craintes qui l'habitent. Voilà, merci Karoloth et Nani, ça fait tellement plaisir de partager ses émotions, et autres craintes, on se sent mieux, comme soulagé, surtout quand on voit qu'on est pas seul dans ce cas

pseudo : ficelle

Que dire sans tomber dans le poncif ? évidemement, ce texte est poignant, et surtout te savoir dans une pareille détresse m'interpèle. Est-ce bien toi, cette fameuse Batoule à la plume si alerte et si craquante qui t'approprie ces mots de détresse ? Est-ce bien toi, la fameuse Batoule qui vivant pour son Prince qui s'approprie ces mots si tristes ? NON ! NON et NON !!! je ne le crois pas ! tu as sans doute une passe à vide, tu as sans doute des doutes, mais ils font partie de la vie. C'est LA VIE qui est ainsi, sinueuse, dans l'ombre puis soudain dans la lumière, un peu comme un chemin en forêt au printemps, sur lequel les rayons du soleil s'amusent avec les arbres pour créer des ombres. Je ne reconnais pas LA Batoule qui nous racontait les histoires de l'australien (Steve ? je ne sais plus) vivant en-dessous. Une chose est sûre, les écrans d'ordinateurs ne facilient pas les contacts humains et accentuent les peurs. Bon, allez, cherche au fond de toi un de ces jolis poèmes ensoleillés pour nous refaire (TOI et NOUS) rêver...La bise amicale !

pseudo : batoule

D'abord, j'avais de quoi écrire des dizaines de poèmes de détresse, mais je ne voyais pas l'intérêt pour ceux qui les liraient. Là, c'était la goutte de trop, qui m'a poussé à qu'en même publier, malgré ce que je viens de dire avant. Mais tu as TOUT A FAIT raison Ficelle, c'est qu'une mauvaise passe, donc à très bientôt pour de nouveaux textes, et réciproquement bise amicale Merci à toi ( En tout cas je suis ravie d'être la "fameuse Batoule!")