Un rien voûté, il marche,
A petits pas, en murmurant,
Puis soudain, il crache,
Sur le côté, tout en avançant.
Il ressasse le temps, la vie,
Ceux qu'il a connu,
Qui bien avant lui sont partis,
Et de sa jeunesse disparue.
S'appuyant sur sa cane,
Il matte au loin un banc,
Juste à côté d'un platane,
Au pied de l' étang.
Deux-cents mètres c'est rien,
Du moins quand à vingt ans,
A quatre-vingt, nom d'un chien,
C'est beaucoup moins amusant.
Qu'il est loin le bon temps,
Ou marcher n'était pas galère,
Ou la vie était un jeu d'enfant,
Tout ça hélas fait parti d' hier !
Dire que quand j'étais gamin,
Je me moquais des vieux,
Des vieux croûtons de pains,
Comme je disais, l'air injurieux.
A présent, mon tour est venu,
C'est moi le vieux croûton,
Je ne reviendrai pas là dessus,
Il faut bien se faire une raison.
Comme quoi la vie passe vite,
La preuve je n'ai rien vu passer,
Là, j'ai des maux, de l'arthrite,
Bientôt ma vie sera terminée.
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Style : Poème | Par Hubert Mordain | Voir tous ses textes | Visite : 371
Coup de cœur : 11 / Technique : 10
Commentaires :
pseudo : tournesol
Je ne suis que jeune, et pourtant. Pourtant ce texte m'a énormément touché. J'en ai les larmes au yeux! Etre face au temps, qui passe si vite. Wouhaho!! Que dire, que faire apars Applaudire! Bravo !
pseudo : BAMBE
Triste (?) réalité bien rendue par tes vers. Coup de coeur
pseudo : bleu indigo
un gros coups de coeur pour ce superbe texte :-)
pseudo : nani
C'est bizarre la vie, elle n'a qu'un seul sens, pas de demi-tour, pas de rond-point, juste un sens unique, à nous donc de nous improviser des petits détours pour qu'en fin de route notre vie soit une réussite et de se poser sur une aire de repos bien mérité ....
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