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Recette pour réussir sa vie

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Tu sais faut pas se faire de bile,

La vie c'est pas bien difficile.

Liberté, respect, ça s'achète,

Il suffit d' montrer l' carnet d' chèques.

Dans la vie rien n'est vraiment moche,

Si tu veux les avoir en poche,

Les politiques, les juges, les flics,

Fait voir la couleur de ton fric.

Pour avoir de superbes amies,

Les inviter dans ton grand lit,

Pour qu'elles te fassent des trucs supers,

Quelques billets feront l'affaire.

Si tu veux t'offrir des cadeaux,

Des bagnoles comme des paquebots,

Pouvoir combler tous tes désirs,

C’est à ça que le monde aspire,

Alors vas-y joue au loto,

Le super jeu pour les gogos.

Et si tu te fais le gros lot,

Tu passeras « SUPER HÉROS !»

Tu rejoindras la grande famille,

Des vrais losers, des inutiles.

Tu f'ras la une des magazines,

Tu largueras la p'tite Martine.

Tu f'ras des dons, des bonnes actions

Pour qu'on oublie que t'es qu'un con.

T'auras pleins d' gens à ton service,

Des femmes, des hommes à l'esprit lisse,

Des gardes du corps pour la police

Qui accept'ront tous tes sévices.

Tu feras construire une grande tour,

Où tu t' perch'ras comme un vautour.

Tu pourras te la couler douce,

Au bord de l'eau où que ça mousse,

Dans les belles îles du pacifique,

Avant qu'elles ne descendent à pique.

Tu contempl'ras l'immense désert,

Sans rien savoir de la misère.

Tu f'ras fructifier ton argent,

Au prix d' la vie des innocents.

Tu vivras jusqu'à cent vingt ans,

Peut-être plus ça serait marrant.

Tu deviendrais une sorte de dieu

Pour crève-la-faim et miséreux.

Tu institueras la terreur,

C’est l’bon terreau pour faire son beurre.

Pour un comme toi qu' le monde soulève,

Y en a près de dix mille qui crèvent.

Ça t'empêch’ra pas d'être à l'aise,

T’auras une armée de balèzes.

Fait gaffe quand même car l'indigence,

Sans prévenir ça entre en transe.

Alors les pauvres par des millions,

Se ruent sur ceux qu'on le pognon.

Tu pourras toujours te planquer,

Dans un bunker fort enterré,

Mais v'la qu' du jour au lendemain,

De roi tu r'deviendras un rien.

Tu s'ras alors tel que tes frères,

Sans fausses raisons de faire le fier.

Ni plus ni moins qu'un homme debout,

Mais avec corde autour du cou.

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R.D