Il est là, le prêtre, entouré de trois gendarmes, en ce 10 juillet 2004, dans la petite salle d’audience du tribunal de Mons, dans le brabant wallon. Il semble ailleurs, dans la lune, ou dans ces fantasmes, et c’est avec l’apparente décontraction que donne l’indifférence, qu’il est arrivé devant la juge, lors de sa comparution. Le tribunal, lui il connaît bien, car, en 1989, à 32 ans, il a eu à répondre à des faits de pédophilie : devant le Tribunal, au palais de justice (en Belgique), puis devant la Cour d’Appel à Forest , pour tentative de corruption sur mineur..., le salaud, Il s’en était tiré avec seulement 22 mois de prison avec sursis, des interdictions et une obligation de soins...
Le Procureur l’interroge : - Votre première condamnation ne vous a-t-elle pas aidé à comprendre la gravité des faits de pédophilie ? Vous êtes tout de même prêtre ? Vous devez montrer l’exemple !
Mais, ce prêtre, aujourd’hui âgé de 47 ans, explique que depuis 1989, il a parfaitement respecté l’interdiction qui lui a été faite d’approcher des enfants. Et… sur ce point, des témoignages écrits appuient ses dires. Et il se fait soigner au près de psys, dans un monastère. Après quelques années de pénitence en dehors de l’épiscopat, il y est revenu, mais a été remis par l’autorité ecclésiastique à Saint trou de cul, dans un monastère qui ne compte plus que 2 religieuses âgées, mais beaucoup de petits jeunes ecclésiastiques. Et là, pour s’occuper et parce qu’il a “beaucoup“ de temps, il prépare un doctorat en histoire de l’Eglise à saint Michelle et Gudule à Bruxelles.
L’ordinateur, quel précieux instrument de recherche. L’ordinateur lui permet de mieux cacher ses pulsions en navigant sur Internet... On imagine ses longues soirées, seul dans sa chambre, sans personne à qui parler et les fantasmes d’enfants qui reviennent... Alors, il s’embarque sur les sites défendus, d’abords une fois, puis une autre, puis la routine quoi. Mais ceci échappent à toute surveillance et donc protégés de tout risque. Il l’a dit, je m’en souviens
Tout seul, il se livre sans retenue à sa passion ... 4 000 photos qu’il a enregistrées, aux dires des gendarmes, sans compter les vidéos, et puis sur le net, il rencontre d’autres voyeurs, il reçoit, mais aussi il retransmet, il se fait, à son tour, le pourvoyeur de ses « collègues », participant à la grande chaîne de chair fraîche. J’ai pensé, a dit ce prêtre, qu’avec internet je pouvais régler mes problèmes, trouver un débouché à mes pulsions, sans faire vraiment de mal aux enfants. Mais les images ces des enfants, elles sont bien réels, inconnus certes, mais qui subissent toutes les salissures, les viols, les brutalités, les humiliations qui semblent faire son bonheur... On n’y pense pas, vous savez, Madame dit-il, mais quand ça vous prend, on ne voit plus que son propre plaisir...
Et puis il raconte devant le tribunal son enfance, dans une famille de noble, où l’on ne sait pas se parler, où chacun est enfermé dans sa solitude, il dit sa découverte de la sexualité, alors qu’il n’avait que 9 ans, dans un camp de jeunes catholiques, où les plus grands « initient » les plus jeunes, dont lui. Il raconte sa confession auprès d’un prêtre qui profite de la situation pour assouvir ses propres pulsions. Quelle image de l’Eglise, un prêtre confesseur, comble de la perversité, enfoncer encore davantage un enfant dans son trouble, où se mêlent culpabilité et plaisir, et le condamner ainsi à être un déviant pour la vie.
La Victime devenu à son tour prédateur, pour retrouver, explique t-il, ce mélange de peur et de plaisir qu’il avait éprouvé étant jeune...
Mais Comment ce garçon, élevé dans une famille et une région à forte tradition chrétienne a-t-il pu avoir envie de devenir prêtre... surement Pour pouvoir vivre au plus près des enfants ? Pour refaire à d’autres le coup de la confession ?
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Ce prêtre aura certainement une réduction de peine pour bonne conduite, puis dans un an il sortira de prison. Une fois dehors, que va-t-il alors devenir ? Il aura son nom inscrit au fichier national des délinquants sexuels, avec obligation de se présenter à la police ou à la gendarmerie tous les ans. La rechute pas dure, résister pas facile, mais faudra bien qu’il vive, et ailleurs qu’enfermé dans la chambre d’un couvent. Et on s’imagine la rechute, un petit coup par si et par là, la déchirure d’une famille, mais surtout celle d’un enfant. Et après… on va chez un prêtre pour se confesser de ces péchés, et on est pardonné, mais quel miracle… dieu pardonne vite ! Un prêtre qui écoute la confession, et qui peut être lui aussi est pédophile, mais chute, il ne faut pas le dire, on n’est pas tous parfaits dirons certains (prêtres). Il ne faut pas le dire, ou soit s’est un mensonge, on essaye de souiller l’église, et les gens se laissent aveuglés par la religion, par la routine. Peut-on passer sur de telle chose, et ne rien dire ?
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Style : Nouvelle | Par samuelrivabella | Voir tous ses textes | Visite : 541
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Commentaires :
pseudo : nani
Je crois qu'il n'y a rien de tel qui me dégoûte, non pas parce que c'est un soi-disant prête, mais à cause de ces actes inadmissibles, et le faite d'avoir subi n'est en aucune façon une excuse, au contraire ils savent le mal que cela fait, ce sujet me touche et me fait mal pour y avoir été confronté et je pourrais remplir des pages et des pages...mais surtout il faut le dire, le crier ...
pseudo : Karoloth
Edifiant. Alertez les bébés! "Vous entrez dans un monde de fêlés". CDC! Cela dit, le sexe est maître de nos vie, il prend mille pparences et nous conduit tous là où il veut nous mener.
pseudo : BAMBE
Hélas, que dire de plus? CDC
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