Il meurt dans un paragraphe. L'amant devenait amer. Comme un citron que l'on presse sur sa langue, que l'on suce avec hésitation. La soie sur son corps décrivait les formes de ses muscles et de son dos. Il était grand, mince et fort, sombre et vulnérable. Comme elle les aimait. Ses mains hésitaient à parcourir le corps de la jeune femme. Elle était intimidante, pulpeuse et élégante. Il fouettait ses seins de son regard, ses courbes aussi. Une envie soudaine naquit en lui. Douce et chaude, comme le sang qui coule, comme l'intérieur des cuisses de la jeune femme. Et elle les touchait, plus lentement que le temps était sensé le permettre, plus langoureusement qu'une mer qui fait jouir un bateau par ses caresses salées. l'envie gonflait en lui comme une éponge, laissant des traces fluides dans ses vêtements. Il n'avait jamais vécu l'amour comme un homme. Les histoires d'amants au coeur de pierre ne le convainquaient pas de partir d'ici, de laisser sa maîtresse seule avec son envie chaude du sexe. Il était sûr que la passion était l'amour vrai, le grand avec un "A" majuscule. L'amant, le destructeur de vie, le boulverseur de coeur. Il était lui, il était une flamme intense qui brûle subitement, si fort que l'on en ferme presque les yeux, hésitant entre l'envie d'en voir la beauté et la brûlure de la rétine. Mais cette flamme s'éteint rapidement. Lui, il voulait brûler éternellement pour elle. Elle le torturait habilement, comme elle l'avait fait avec tant d'autre. Mais lui, naïf, se croyait unique à ses yeux. Il embrassa ses lèvres timidement, infiniment intimidé par l'amour qui fleurissait dans son coeur. Il demanda silencieusement à ses lèvres de s'écarter pour y enfouir doucement sa langue. Caressante, elle se fit fougueuse dans sa danse avec celle de la jeune femme. Doucement, il se mit nu devant elle. Brûlante flamme à l'apogée de sa vie, à la hauteur du ciel. Devant lui s'ouvraient les portes de l'ivresse et du plaisir. Elle avait un sourire triomphant sur les lèvres quand il s'enfonça en elle. Il tremblait sous les vas et viens qu'elle menait de ses hanches. Son coeur était un tambour fabuleux. Fou. Seul ce mot pouvait décrire correctement le moment. Il était comme une bombe qui voulait exploser dans sa maîtresse à chaque seconde, à chaque soupir. Il hurlait silencieusement de folie et son corps s'enflammait, vif comme la vie, à mesure qu'elle déchirait sa peau de ses ongles. Il osait valser avec elle, aussi inacessible qu'elle fusse. L'amant de pierre et de feu. De feu rouge et bouillant d'une rage d'amour colossal. Elle hurla sous l'orgasme. Son coeur cessa de battre quand il explosa en elle. L'histoire était à sa fin. Demain, il n'existerait que des souvenirs nostalgiques de cette nuit controversée. L'amant brûlait encore d'une chaleur lointaine, éraflé à vif par la passion. L'amant mort. Mort dans une histoire qu'il croyait éternelle. La flamme était éteinte. Mort dans un paragraphe.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par Motus | Voir tous ses textes | Visite : 629
Coup de cœur : 9 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : malone
et bien c'est très bien et que personne ne le réanime, ils ont vécu l'essentiel! Dieu que c'est excitant, avec du punk rock dans les oreilles, ton histoire est encore plus appréciée! Merci demoizelle et au plaizir...
pseudo : bleu indigo
C'est l'Amour.........avec le fameux grand A :-)
pseudo : obsidienne
"boum", quand l'écriture fait "boum"...
Nombre de visites : 51319