Nous marchions tous les deux sur une petite route de campagne et tu m'as dit que tu m'aimais. Les fleurs dans les champs étaient jolies, leur couleurs piquaient mes yeux d'un éclat agréable. L'air était embaumé d'un parfum suave et charmeur qui remplissait mon coeur et mes poumons d'une  sensation plaisante. Le ciel était magnifique, aucun nuage ne venait masquer le soleil et les oiseaux chantaient joyeusement dans les arbres de la forêt.
Mais pourquoi m'as tu dit que tu m'aimais ?
Tu étais je dois l'avouer tout aussi jolie que le paysage. Ta belle et longue chevelure blonde semblait jouer avec les éclats du soleil. Ta peau était douce et fraiche et je me plaisais à la regarder. Mais le plus beau, c'était ton visage. Tu avais le sourire d'un ange et des grands yeux d'un bleu profond qui te donnait  un air rêveur. Il y'avait aussi quelques petites taches de rousseur sur tes joues qui contrastait avec la pâleur de ta peau d'enfant.
Cette image de toi marchant à mes côtés je l'a garderai pour toujours.
Mais pourquoi m'as tu dit que tu m'aimais ?
Tu t'es tourné vers moi l'air soudain si sérieuse. Je n'entendais plus le bruit des oiseaux dans les arbres et je ne voyais plus la clarté du jour. Ce que je voyais c'était la perfection de ton être, l'exacte symétrie de tes formes et surtout la magnificence de ton regard de femme. Puis tu as prononcé ces  mots : Je t'aime.
Tu me les a dit comme tu dirais bonjour aux voisins, sans forme, sans majesté. Il n'y avait rien dans ces mots, aucune émotion, aucune sensation. Ils étaient prononcé avec la plus affligeante des banalités.  
Mon cœur, qui s'était tellement ouvert pour toi c'est verrouillé sur le champs.
L'affection qui aurait pu germer en amour à pourri dans mon être et je t'ai alors regardé comme une étrangère.
Tu me dis que tu m'aimes ?
Mais à qui parles-tu ? Me connais-tu ? De quel droit poses-tu ces mots qui sont si forts d'une manière si futile ? Crois-tu donc qu'on aime aussi facilement qu'on respire ?
 Sache qu'iI y'a  des mots qu'on se doit de prononcer avec le coeur et non avec la bouche. Des mots qu'il faut respecter tant l'idée qu'ils transmettent est belle.
Je ne te connais pas vraiment et toi tu ne me connais pas non plus, je sais que tu ne m'aimes pas. Tout du moins je sais que ton coeur ne m'aime pas.
Je sais que ce que tu veux c'est simplement une présence, un alter-ego. Quelqu'un qui sera là avec toi, car je sais que tu te sens seule. Tu m'as vu et tu m'as trouvé gentil, agréable, beau peut être. Mais à aucun moment tu n'as éprouvé de l'Amour pour moi. Je sais que tu me vois comme un palliatif à ton ennui, une sorte de remède à ta solitude et accessoirement une personne sur qui tu pourras compter.
Mais tu ne m'aimes pas.
Je te méprise pour ce que tu fais, pour la façon que tu as d'essayer de m'attendrir pour ne pas que je parte. Tu sais qu'il ne te reste plus que tes yeux pour me garder alors tu me regarde encore plus intensément, je vois même une fausse larme naitre au fond de l'un d'eux. Tu fais semblant de vouloir me toucher la main, de vouloir m'embrasser. Tu essayes de montrer que sans moi tu ne pourrais pas exister.
Mais c'est faux et je le sais !
Je ne vois plus désormais dans ta beauté qu'une forme de niaiserie et de bêtise illustré. Tu n'est qu'une mauvaise comédienne qui a compris que son numéro a avorté et qui essaye pourtant malgré les sifflements du public de garder une certaine contenance pour ne pas s'avouer a elle même qu'elle n'est qu'un échec.
Le sentiment que tu veux me faire partager n'existe pas chez toi et pourtant tu essayes de le faire passer jusqu'en moi. J'ai bien compris ton petit jeu, puérile et mesquin.
Pourtant je ne peux pas m'empêcher de répondre à ce que tu m'as dit : Moi aussi.