Je n'ai aimé Simon que dans la douleur et à sens unique. Il m'a fallu du temps pour me relever, il m'a fallu bien trop de temps pour comprende que ce garçon que j'avais dans la peau n'étais qu'une douce illusion. J'ai vécu comme si l'on m'avait anesthésiée, comme si le temps, la vie, les autres étaient hors de moi. Rien ne m'ateignait, parce que j'étais finalement, ailleurs. Il n'y avait que lui.

Il m'a fallu tant de temps pour me retrouver. Et il m'a surtout fallu quelqu'un de réel. Quelqu'un hors de la folie destructrice qui fait de lui celui qu'il est.

Avec lui, je n'ai rien vu. Pas même ma mère s'enfoncer dans la vie, le divorce, les larmes, la dépression. J'ai tout délaissé, en espérant que tout irais bien parce qu'il était là.

Aujourd'hui, je me fous de tout ça. En l'espace de cinq mois, j'ai plus grandi qu'en deux années. Et j'ai surtout renoué avec la vie. J'ai tout bazardé. Lui, moi, et l'amour. J'ai foutu le camp de ses souvenirs et il a finalement disparu des miens. Comme ça. Sans prévenir.

Je crois bien que tout arrive au bon moment. Tout arrive quand on réalise qu'on est ivre de vivre C'est sensationnel, surprenant. Mais, c'est surtout comme le vélo, ça ne s'oublie pas. On n'oublie jamais comment être heureux.