L'almée timide ondulait derrière le paravent.
Ses bijoux dans leurs irisations griffaient les Iznick de leur lumière bigarrée.
Le saphir de son ventre oscillait dans la lumière
Dessinant de longs soupirs dans les plis des sofas.
Ses lèvres d'onyx rougeoyaient d'humides miroitements,
Et le rubis de ses yeux dardait le sourire mâle.
Quand la main du maître faisait tomber les voiles,
Le pubis de corail frémissait dans sa forêt sans oiseaux,
Déjà moite la sève violette qui glisse sous les doigts sourdait
Quand la graine des seins gonflait d'un fruit doré.
Mais désormais les yeux du vizir limacent son corps.
Vautré avec une belle, le Sultan grimace.
Sa bouche se tord de la chienne jalousie.
La verte envie a tissé le destin de l'hyade.
Le vent, touffeur de marais, pénètre déjà sa gorge enchâssée de brillants.
Par jalousie sa mère l'a vendue au Sultan.
Par jalousie, la favorite versera un soir d'été le poison dans sa coupe.
Par jalousie le maître l'a réduite à danser, elle qui régnait sur son lit.
Il se détourne de la blancheur de ses seins.
Il ne veut plus la contempler. Il ne supporte plus de la caresser.
Et pourtant chaque nuit, un homme se glisse dans l'obscurité de sa chambre.
Il ordonne. Elle est prête. Elle aime.
Que faire à treize ans que d'ouvrir les cuisses sans savoir, dans l'ombre,
s'il s'agit du bien aimé
ou s'il la prostitue cette nuit encore à un valet?
Par jalousie, il la rejette loin de lui.
Il souffre tant qu'un jour, il lui enfoncera sa dague à travers le corps
Pour la punir de sa propre punition.
Il arrachera lui-même les bracelets de son esclavage d'amour
Laissant ses bras guerriers dégouliner de sang.
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Style : Poème | Par Annah | Voir tous ses textes | Visite : 688
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : BAMBE
Et bien, quelle plume! Bravo et coup de coeur.
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