Mes anges.

Il fût un temps ou nous étions vieux. Vieux d'âge et de corps, d'émotions et de peine. Vos rides s'accordaient aux miens, les continuant infiniment, définissant de même notre temps passé sur cette terre que l'on espérait juste. Vieux mais confiants que la vie nous offrirait l'ultime cadeau du bonheur.

Aujourd'hui, nous sommes ici et nous savons que l'espoir des gens sur la terre est grand et fort. Et j'ai compris que s'il n'y avait pas d'espoir, la vie n'existerait pas.

Le temps, cette chose d'une exacte inexactitude, nous rend donc vieux de savoir et d'espoir. J'espère, mes amis, ici et maintenant, comme j'ai espéré toute ma vie depuis que j'ai vu l'amour dans les yeux du monde.

J'espère la paix, la fin des tortures que je sais si inutiles. Je souhaite la vie à la mort, l'amour à la haine et le bonheur au malheur. Quand on est vieux, on ne peut que pleurer pour la souffrance du temps, et pleurer encore plus pour l'amour et la lumière, et surtout pour la beauté du monde, et pour la famille unie. Je suis une âme vieille qui veille sur l'espoir de la terre.

Je me rend compte que je pleur aussi pour les mots qui jaillissent de mes doigts. Ils sont vieux aussi, car tout écrivain accomplit a un jour écrit qu'il souhaitait l'amour au monde. Les lettres éclaboussent mon clavier de larmes, faisant naître des phrases salées et pleines de joie.

D'ailleurs, les mots sont inutiles. Regardez vers le ciel, je suis là, et je vous aime. Et je pleur la vie pour qu'elle vous mouille de chaleur.

Paix.

Amour.

Bonheur.