Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Apollon et daphné par fantomiald

Apollon et daphné

"à celles que je poursuis..."

Poeta fui et cantai

Ô l'éclat prélassé, reposant près des rives
Rose sonnes un glas ! Tu ris et tu dérives
Ce que Phlégéton* forge au fond de ces ruisseaux :
Du Fleuve les élans et les feux abyssaux;
S'étend ton sage corps et de l'onde prolonge
Les berges-sables-grains d'un corsage où s'allonge
Cette poitrine d'or, au brillant de sa peau,
Ton corps simple suffit pour ce troublant appeau !


"Mélange humble des eaux diffuse ton opale !
Hurlait la jeune fille au bord de cette eau pâle,
Soyez, Princes ou Dieux, ici, Temple ou Palais,
Lestés contre le cœur des vagues régulières
Eau joyeuse et joyaux qui perlez au palais !

Étincelles et brume ! Aux ombres singulières,
Au monde qui m'aimait -qui m'épuisait encor-
Puis me chassant sans cesse a fait sonner ce cor:
Soyez de ces démons la seule âme qui m'aide,
Offrez au prétendant ce précieux remède
Où contempler un jour tout votre écoulement
Inspire tout amour à n'aimer qu'autrement !
Un homme approche... Hélas ! J'entends sa voix divine
Que sa puissance lente est lasse ! Je devine
Apollon, son caprice, un air tendre, enfantin !
"


Que ce torrent de forme a de miroirs sans teint !
Femme aux seins m'affolant qu'elle remue, émue,
Mon cœur mûrit encor, sa voix se voile et mue
Il entend -bruit certain- qu'au bord de l'abreuvoir
Le fleuve se murmure à l'envi qu'on peut voir :
Le moins vivant qu'elle a sous forme d'Azalée,
De l'ombre sans talent des flammes s'étaler,
Son ombre qui formait femme amorphe, affalée
Sein bronzé, sombre et fin, feu du fleuve salé !

Serait-ce d'un murmure à cette heure les roses
D'une morsure morte où vous heurtez, moroses,
Pour éteindre du moi, Sentiments-horlogers,
Des pleurs que je sentais ceux qui s'étaient logés ...

Roses de la douleur, doucereuse damnée !
Ta flèche à dent-de-plomb te donnait condamnée !
Serait-ce instants maudits, molles âmes, les temps
Où je devais t'aimer ?

...............................Le sais-tu, tu t'étends
Ô troublante et peut-être un peu plus ingénue,
Que le ciel sait corrompre une oisiveté nue ?
Amour, habilement, vise au creux souterrains,
Quand du désir présent de plaisir sous tes reins,
Ruse, brise ce corps de vains nœuds et de flèches :
_Du venin de l'amour de ces brulantes lèches
Coulaient du poison noir.
................................. Tu ne t'appartiens plus !
Mais l'homme qui te plait, de même à qui tu plus
T'atteint dans un détour de l'étreinte tintée !
Ton cœur n'est plus à toi -son âme est éreintée-
Et le destin-tison, de cent dangereux vœux,
Chuchote à ta beauté : je t'aime et je te veux !
Rien n'éteint de ton cœur atteint, même pas l'arme,
Frappé de l'eau fatale et d'une intime larme
Ton parfum féminin, si finement félin
Dans ce claquement calme et sombre du vélin
Où tout de toi s'immole, informe comme l'âme !
Ton ombre est au bûcher: parfum dans une flamme ,
Teinté de bronze ou d'or, discrètement rouillé,
J'y discerne d'un cri du sombre et du souillé,
De ma nuit d'infécond cette lune ravie,
L'horizon noir !
................... Lilith des secret de ma vie !
De mon Être... Aux confins, ne reste-t-il qu'un fond ?

Tout se creuse en ce corps, se tord et s'y confond !
C'est le silence craint, ce cœur de la tempête !

Serais-tu, sourde aux mots que l'écho se répète,
Cette folle influence enflant dans ces las maux
Quelques mots sous le vent soulevant ces rameaux ?

Elle ne le sait pas mais seule après ces roches,
Proche de mon pas -belle ! Et faible- ces reproches
De longs et froids poignards élancés sous les seins
Couteaux de l'avenir, je connais vos desseins !

Mon coupe-gorge est là pavé de guillotines !

Mon cœur qui m'a lutté, mutilé, tu mutines
Encor ce corps, ton corps où tu contraints ton bras !

C'est par un cri de lèvre embrassé de cobras
Que la molle âme agit dont le baiser nous frôle
Ta lèvre, enlève moi ! N'est ce pas là ton rôle ?

elle l'embrasse et reçoit la flèche de plomb d'Amour

"Je jette sur sa chair ce geste souverain
Cher pour son éclat ! Cher..
." J'en suis le pèlerin !
Toi la femme aux traits francs qui ne sait quelle m'aime
Je te révèlerais et j'ajouterais même
A tes éclats le mien ! Ne suis-je la beauté ?
Entre mes doigts ton charme est nullement ôté !

"Lente nuit je l'attends; que toute onde s'efface !
Que tombe le soleil ! Que le ciel s'en défasse !

Ô toi lune blessante et tes rochers maudits,
Toi qui venait hocher l'étau d'un ciel-taudis,
Rompre ma chair, Rocher ! Masque cher des mensonges,
Toit qui hante mes nuits hôte toi de mes songes !
Ce rire qui te clame heureux d'être malsain,
Étire de ses traits, le sein, ton cruel sein
Et tire de ses seins du lait fait de folie
Ta poitrine se fêle et trainant amollie
M'abreuvait d'un poison du rêve mensonger
Qui voudra me ronger, qu'il nous faudra songer !
Tendre Amour, contre moi, ce nœud que tu sécrètes
Le visage si plein de sang... Prisons secrètes !
Sœur de ruse, Lilith, j'en crains des horizons
Dont les eaux mouilleraient tes secrètes prisons ! 100
Tétons laids tout riants à nos gorges émues
Nous égorgerait-il ce sein que tu remues ?
Mon corps repu tu veux qu'à ton corps corrompu
Ma tête à ses tétons, au dur lait de ton pu,
Mon âme vole encor et mon humeur soit folle
Que cette chair soit ivre !
................................... Et brille !
..............................................Et vrille !
.........................................................Et vole !


Si ce corps flatte au feu, du sanglot sans effet,
Ravive encor un flot contre ton cœur défait
Serais-je émue ? Une âme, au ciel qui gronde et glane,
Au flanc de cet orage : une femme qui flâne,
Qui plane auprès d'un feu de son brûlant aspect
De son étrange pas... N'était-ce pas suspect ?
C'était Moi - Pauvre Moi !- Je me sentait profane
Et plus coupable encor qu'une flamme qui fane !
Je n'étais plus qu'humaine -ou comme un animal-
Je me sentais la bête et j'en étais le mal !

Ô terreur te serais-je... Ô serais-je amoureuse ?
Mon cercle de malheur se resserre et me creuse
Ici l'horizon-même en mon ciel rétréci ;
Tout n'est plus qu'un tissus du mystère épaissi !
"
[left]

Apollon cherche des yeux Daphnée mais ne la trouve pas
Faudra-t-il te nommer pour te voir apparaître ?
Pour que se fane enfin cet infini mal-être ?
Ô serein froissement, sous ton frêle matin,
De si rose caresse et de voile satin
Que cesse ton vent fou ! que laisse ta folie
Cueillir, sans l'effeuiller, une fleur amollie


Humes-tu le désorde où, las, je te poursuis
Ce pauvre coeur qui t'aime et sais-tu qui je suis ?
Qu'attends-tu , toi l'enfant, quand triste tu t'effeuilles,
Lorsque l'or de tes yeux, leurs eclats dans ces feuilles
Ne cherchent des humains, ne veulent des amants ?
Qu'ils font un drame enfin de quelques diamants,
Des joyaux si legers pour lesquels tu ne t'offres
Eux de critaux sertis, et sortis de leurs coffres,
Pour ce trésor, amour, nous n'assassinons pas
Le chaos du parfum, les assauts de ton pas !
Tu flétris au tissus la couleur de tes fanes.
On t'attend ! cours encor quelques roches profanes
Vers les proches échos des rochers muselés !
Mais ne te cache plus ! Chasse-les ! Ruse-les !
De riantes échos se cachaient dans les ormes
De furieux frissons sous de plaisantes formes !

Quel ocre se dessine ? Où coule sa couleur?
Me plairais-je à pleurer les traits de cette fleur?
Polissons sont les cœurs des polissantes âmes !
Ô mouvantes vapeurs! Que je veux vos sésames !
Que s'amassent frissons frémissants et follets,
Le cressons des forêts... Lorsque vos mollets frais
Se font de vrais chemins sous des palais de flammes !

Qu'invoquais-tu, l'enfant... Quel repère imploré...
Quel palais appelé dessous d'amorphes lames,
Se dessinait pour toi, cachant ce bras doré ?
Pour flairer de ces fleurs ta suie ou ton silence,
L'assourdit bruissement que ce noir lys élance !

Ciguë usant de charme et de parfum mortels
Au marcheurs imprudents qui se présentent tels
Ce létal ornement étalait -champs immenses !-
Le bruit de ses beautés, le chant de ses romances !
Combien me coûtera devant sa cruauté
Et d'elle le courroux -ciel !- sa mortelle beauté ?

Mais quel amour donné recevrais-je sans perte
Si d'un champ violé cette fleur m'est offerte ?

Moque toi donc l'échos si j'aime cette fleur
Et vous, ombres de sangs, et vous, songes du pleur...
Moquez-vous !
................. Moque-toi ! Que sa fleur minorée
Ne te veuille sa proie, aimer sa fine orée ;

Et nulle aime vraiment qui ne saurait l'aimer...
162

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 988

Coup de cœur : 10 / Technique : 10

Commentaires :

pseudo : lagomys

Ouah ! Ennnnorme ! Il faut en reprendre au moins deux fois, J'y reviendrai ! CDC

pseudo : cha

Excellent texte, d'un très beau language, juste deux choses a dire, l'italique avec cette écriture est un peu dificile a lire, et puis tu m'as un peu perdu avec cette construction légèrement décadente, ce n'est rien de bien méchant de toute évidence tu as un réel talent.

pseudo : Iloa

Magnifique !

pseudo : Mario75

oue tktk Bebey tveu sortir avec moi LLoa t trop bonne salle pute pettasse fils de pute.