5 – Les parents de Nadine
Nous étions le 23 avril 2007 lorsque ce lundi matin, le facteur me remit un courrier recommandé en provenance du tribunal de Millau. Il m'annonçait le jugement de Nadine Fehlder pour le vendredi 8 juin prochain à 14h00. Je devais m'y présenter personnellement ou me faire représenter par un avocat.
Cette lettre, me fit l'effet d'un électrochoc. Il devenait urgent d'ajouter des pièces au puzzle:
En y réfléchissant, je trouvais tout de même étonnant que Monsieur Marmier qui soi-disant aimait bien Nadine, n'ait rien fait pour lui transmettre ce diplôme ou le remettre à ces parents. Il a peut-être entrepris des démarches qui n'ont pas abouti. J'ai jugé peu judicieux de le rappeler pour le lui demander. En effet, je lui avais dit avoir vu Nadine sans toutefois lui préciser que c'était à la prison de St Quentin. C'était déjà bien qu'il n'ait pas réagit négativement à ma proposition de me faire parvenir la dernière adresse connue.
Pour me transmettre cette adresse, Monsieur Marmier avait simplement fait une photo copie de la lettre venue en retour. On pouvait bien voir la mention "n'habite plus à cette adresse". La lettre n'était pourtant pas revenue trois semaines plus tard comme il me l'avait signifié mais presque aussi tôt. Elle avait été postée le 22 septembre 1998 pour repartir de Langres le 28 septembre. Or le 28 septembre est un lundi. La lettre n'est donc restée que quelques jours ouvrables à la poste de Langres. Le courrier n'a donc pas pu être distribuer. Il ne devait donc plus y avoir personne à l'adresse indiquée, sinon, il se faisait mettre quelques jours en attente en vue d'un retrait ultérieur pour revenir, après le temps de carence, avec une autre annotation du type "non retiré dans le délai imparti" ou quelque chose du genre.
D'ordinaire, quand on quitte un appartement, on fait généralement suivre son courrier à la nouvelle adresse.
En me référent au premier courrier du Juge d'instruction Mayen, on comprenait que Nadine n'avait plus de contact avec ses parents.
Pour essayer d'aller vite, je téléphonai directement à la Mairie de Langres où on me confirma que la famille Fehlder habitait toujours bien à l'adresse que je possédais.
Quelque chose ne tournait pas rond. Il fallait éclaircir cette contradiction et la seule façon d'y parvenir était d'aller à Langres et ainsi savoir ce qu'étaient advenus les époux Francine et Paul Fehlder.
Le lendemain, mardi, tôt le matin je pris la route de Langres. Poisse, il faisait un temps épouvantable. Sur les crêtes du Jura et en particulier sur le plateau du Valdahon, j'ai même rencontré de la neige parsemée de bourrasques de vent. Après Besançon une pluie battante s'est mise tomber jusqu'à environ vingt kilomètres après Gray. Entre Champlitte et Langres, les averses se sont enfin arrêtées laissant, en échange, un ciel bas, un ciel de fin d'automne plus que de mi-avril.
Face aux anciennes murailles de la citadelle je trouvai un grand parking. Aux heures de midi et en dehors de la saison touristique, il était presque vide. J'y laissai ma voiture dans le but de pénétrer à pied dans cette étonnante bourgade médiévale. L'humidité et la pluie avaient revêtu toutes ces vielles murailles d'un film gris-noir, leur conférant un aspect réfractaire. L'austérité de ces puissants remparts transmettait une atmosphère de sûreté et de sécurité. Ils proclamaient : "C'est notre ville, nous la protégeons".
Il faut dire que la ceinture de remparts de Langres est intégrale Elle entoure tout le périmètre de la cité. C'est la particularité de ce lieu.
Les molosses de pierre franchis, je découvrais en longeant la rue Diderot un nombre incalculable de boutiques et d'échoppes toutes plus charmantes les unes que les autres. Même par ce temps maussade, la ville avait un quelque chose de frais de joyeux et serein, rompant ainsi avec nos centres urbains modernes et impersonnels.
À midi trente, je m'installais, place Diderot, à la table d'un petit restaurant sous l'œil vindicatif de la statue de D. Diderot. On était à quelques pas de la cathédrale Sainte Mammes bien qu'immense construction, elle m'est apparue comme un peu abandonnée, là comme ça, au milieu de la ville. C'est sans doute une fausse impression !
Mon intention était, avant toute chose, de passer à la Mairie malgré mon téléphone d'hier. Il fallait donc attendre 14h00, l'heure d'ouverture des bureaux.
Le bâtiment de la Mairie est une bâtisse opulente et cossue. Elle a dû être refait récemment car le jaune des pierres calcaires fraîchement nettoyées contrastait avec le gris du reste des constructions.
Là, je fut reçu par une gentille dame un peu âgée. Je lui racontai dans les grandes lignes, non pas le parcourt de Nadine, mais celui de Marie et que mon but était de retrouver ses grands-parents. Son bon cœur de maman ou de mami a fait le reste. Elle s'est mise m'aider avec beaucoup de diligence pour finalement me dire :
- En effet, la famille Fehlder est toujours inscrite comme résidant à Langres, mais plusieurs courriers sont venus en retour. Nous ne lui en adressons plus selon l'indication ici.
Elle pointait son doigt sur un papier qu'elle essayait de me montrer.
- Ils ont donc dû, enchaîna-t-elle, déménager en oubliant de signaler leur départ. Ils n'ont pas non plus dû s'inscrits ailleurs, car autrement nous en aurions été avertis.
Toutefois ce n'est pas un cas isolé ajouta-t-elle.
Après un moment de réflexion, elle confia avec un petit air de cachottière d'un secret :
- Ce n'est plus l'employée communale qui vous parle. Mais essayez d'aller dans les pharmacies de la ville, il y en a cinq, ce n'est pas le mout du monde. Il en a 4 à la rue Diderot et la cinquième est prés d'où habitaient les Fehlder, à la rue Turenne. Vous demandez si quelques connaît les Fehlder et si c'est le cas, ils pourront vous retrouver le numéro de sécurité social. Avec ce numéro un pharmacien pas trop "empoté" trouvera rapidement où et quand ce numéro a été utilisé pour la dernière fois. Vous irez, admettons dans la dernière pharmacie visitée, et là, c'est à vous d'essayer de trouver l'adresse.
L'idée avait du bon, jusqu'à un certain point car une fois la dernière pharmacie identifiée, il n'y avait plus que Joséphine (Ange Gardien) qui arriverait à trouver l'adresse en détail.
En quittant la Mairie, mon moral n'était plus au beau fixe. Passer dans les cinq pharmacies, raconter cinq fois la même histoire en plus du risque qu'on m'oppose le secret médical, me paraissait une démarche insupportable et insurmontable. Pourtant c'était effectivement la seule encore possible.
Il était environ 15h00. Pour me détendre mais en fait pour retarder le moment des visites de pharmacie, je décidai d'aller d'abord voir le lieu où habitaient les Fehlder, 14 rue Gaston Bachlard. Une bonne surprise, me permettrait peut-être d'éviter l'étape des pharmacies.
Il me fallut vingt bonnes minutes à pied pour enfin atteindre enfin l'immeuble de la rue Bachlard. C'est une construction tout en longueur, pas très haute, à cinq niveaux d'appartements. Huit entrées s'égrainent sur cette interminable façade. Le n° 14 était la troisième.
Il y avait devant chaque entrée un petit escalier. Je montai celui du 14. En haut se trouvait un petit hall avec cinq boîtes aux lettres, toutes différentes. Celles d'origine avaient dû avoir été vandalisées et depuis longtemps, avaient disparues. L'une très grande était en bois, une autre assez grande et trois autres plus petite en tôle d'acier. Le nom de Fehlder n'y apparaissait pas quand bien même plusieurs noms figuraient parfois sur une seule boîte.
Par acquît de conscience, je fit la même démarche aux numéros 10, 12 et 16. Il n'y avait de Fehlder nul part.
Cette fois plus d'espoir, il fallait aller dans les pharmacies et cette démarche m'était vraiment pénible. Courageux, je commençai par la plus proche, celle de la rue Turenne.
On y accédait par un sous-voie permettant de traverser la rue Turenne sans risque. À cette heure, la circulation avait pris une telle densité que s'eût été suicidaire de vouloir la franchir autrement.
La pharmacie se trouvait intégrée à une sorte de grand bloc commercial assez moderne et récent.
Quand je pus avoir une serveuse, je commençai mes explications en mettant à l'avant scène, Marie, fille d'une maman de grandes difficultés, à la recherche de ses grands-parents. Ça me paraissait plus porteur que de parler d'une prisonnière qui m'avait agressé. J'avais l'impression d'être assez "gauche" comme ça sans encore en ajouter.
La serveuse appela son patron, un pharmacien assez jeune. Je recommençai mon histoire. Finalement il me dit qu'il n'était là que depuis quatre ans et que les clients que je recherchais ne lui disaient rien.
Quittant les lieux je retournai à la Rue Diderot pour entreprendre ma démarche dans la première des quatre autres pharmacies.
L'entrée de cette première était très vielle époque mais l'intérieur présentait un standing hyper moderne. Tout l'aménagement s'organisait selon le même schéma que la précédente. Je me suis dit, qu'il doit y avoir ou un seul architecte en France pour rénover les pharmacies ou c'est l'application rigoureuse d'une directive sur l'aménagement conformes d'une pharmacie.
Comme tout à l'heure, mais cette fois après un léger temps d'attente à cause de la clientèle plus nombreuse, une aide en pharmacie me réceptionna. Je recommençai mes explications. Après m'avoir diligemment écouté, elle appela le pharmacien qui cette fois était d'un certain age. Je répétai mon histoire pour la quatrième fois pour finalement m'entendre dire qu'il ne connaissait personne de ce nom là.
À chaque narration, l'histoire se modifiait un peu. J'avais l'impression de ne plus très bien savoir si je n'avais pas oublié la moitié mais c'est surtout cette impression de me "mélanger les pinceaux" qui me gênait le plus.
À la troisième visite, toujours avec une entrée conforme au style de la rue, c'est-à-dire un peu vieillotte, l'intérieur de l'officine se conformait parfaitement à la norme. Pourtant ici, il y avait en guise de décorations un mur couvert d'anciens pots en grès blanc où l'on pouvait lire "Dragées pour la toux", "Talc", "Pommade boriquée" etc..
Comme dans la précédente, il y avait à cette heure passablement de monde. Je fut servis par un monsieur qui portait un badge avec le même nom que celui de l'établissement augmenté de la mention "Pharmacien". C'était sans doute le patron. Il devait avoir bien cinquante ans passés.
Sentant l'homme pressé vu la clientèle qui ne cessait d'augmenter, j'en cafouillait d'autant plus dans cette cinquième description.
Un : « Ça n’me dit rien ! » me fit presque tomber de découragement. Il continua « Madame Amélie venez donc ici ». et en se tournant vers moi lança « Raconter donc une fois votre histoire à Madame ».
Madame Amélie était une personne plus âgée que le pharmacien avec des lunettes qui ressemblaient plus à des loupes et un air de ne pas être sur terre.
Je repris mon histoire mais cette fois en mêlant Nadine et Marie habilement, comme un grand cuisinier qui mélange ses sauces pour essayer d’obtenir le saint graal du succès. Peine perdue. L’Amélie ne m’écoutait qu’a moitié. Pourtant elle marmonna « Fehlder, la petite Nadine Fehlder ».
Elle savait déjà que Nadine était la petite des Fehlder. Il y avait progrès et ce murmure ou bougonnement n'avait redonné quelque espoir. Elle reprit. :
- Qu’est que vous voulez au juste ?
Son air de ne pas entendre, de ne pas comprendre ce que je disais, m’énervait au plus haut point. J’étais tellement impatient de voir arriver une issue favorable que j’aurais volontiers hurlé dans ce magasin tant elle semblait ne rien vouloir faire pour anticiper ce que je lui demandais. Je devenais dingue !
Finalement un nouveau bougon « J’veux voir. » accompagna son départ dans l’arrière boutique.
Elle revint après cinq minutes d’angoisse mais surtout de l'impression de me faire mener en bateau. Elle tenait un billet à la main. Il y avait dessus un nom de pharmacie à Hérimoncourt.
Je l'aurais embrassé tant j'étais soulager mais ce n'était pas de mise ici. Après des remerciements réitérés, je quittai la pharmacie mais aussi les pharmacies. Quel bonheur !
Je connaissais Hérimoncourt pour y avoir passé lorsque j’étais allé visiter l’Eglise du Sacré Cœur d’Audincourt avec les célèbres vitraux et la tapisserie de Fernand Léger ainsi que la fresque de l'entrée et le superbe baptistère de Jean Bazaine.
Hérimoncourt est une agglomération Franc-Comtoise, proche de Montbéliard, tout en longueur, posée au fond d’un escarpement du Jura, campée sur le Gland, le cours d’eau qui la traverse.
À mon souvenir, sa situation est assez austère mais l’avantage c’est que c'est une petite ville d’environ 4'000 habitants.
Mercredi matin, je me rendis à la pharmacie inscrite sur le billet. Seul dans l’officine, je repris mon histoire de Nadine et Marie pour la conter une ultime fois, je l'espérais, à la pharmacienne. Elle connaissait les Fehlder. Madame passait parfois à l’officine. Elle me communiqua leur adresse à la rue des Sapins, en me précisant qu’il s’agissait du premier des quatre grands immeubles à droite.
Dix minutes plus tard, je me trouvais à la hauteur du grand immeuble avec en face, une forêt luxuriante baignée d’un soleil enfin revenu.
Il y avait une place de libre dans l’allée latérale qui entoure le pâté des quatre maisons. Une chance car on a beau être en "cambrousse", il n'y a jamais de places visiteurs dans ces unités urbaines.
Dans le hall d'entrée enfin je trouvais cette fameuse boîte aux lettres avec le nom Fehlder.
Je montai au deuxième étage. Maintenant je me trouvais devant cette porte tant recherchée, marquée Fehlder. Coup de sonnette. Une voix féminine se fit entendre derrière la porte « Qui ça peut être ? ». Celle-ci s'ouvrit et une dame apparut, madame Fehlder sans doute. Elle me dévisagea d'un regard inquiet et interrogateur.
Avant qu'elle ne dise quelque chose, je l'interpellai :
- Bonjour Madame, êtes-vous Madame Fehlder, la maman de Nadine ?
Il y eut un moment d'hésitation pendant lequel, je ne pouvais présager si elle allait me lancer la porte au nez ou m'accueillir.
Je la sentis soudain tendue ne sachant que faire ou plutôt s'interrogeant pour savoir si j'étais un bon ou un mauvais présage.
- Il s'est passé quelque chose ? me demanda-t-elle inquiète et prudente.
- Non, je recherche simplement les parents de Nadine car elle en a besoin.
Une nouvelle hésitation.
- Elle a besoin d'argent ? Reprit-elle toujours plus inquiète.
- Non, lui dis-je, elle a besoin de retrouver ses parents.
- Entrez !
Je pénétrai dans l'appartement où une odeur forte d'oignons fraîchement préparés dominait. Dans un fauteuil, un homme était là, assis, plutôt affalé. Il avait dû entendre notre conversation parce que son regard était en attente de réponses et contrastait curieusement avec son corps abandoné dans le sofa. Il se redressa.
- Mon Dieu, dit-il, vous avez des nouvelles de Nadine ?
J'expliquai alors à tous les deux, mes aventures avec Nadine, Marie et Sœur Agnès. Ils en avaient les larmes aux yeux. Je devais un peu m'y attendre, mais c'était incroyable, j'étais aussi ému qu'eux. J'avais de la peine à suivre le fil de mon histoire et surtout lors que j'expliquai l'affaire de l'école d'infirmière
Un moment, madame Fehlder s'absenta quelques minutes pour aller cacher sont émotion. Lui semblait soudain plus abattu que jamais, comme pris par une tourmente qu'il était incapable de dominer ou de gérer. J'ai eu peur, même, de le voir défaillir.
Madame Fehlder revint à son ou à mon secours. Je ne sais pas tant l'incertitude et l'angoisse avaient subitement envahit les lieux.
- Monsieur, enchaîna madame Fehlder, il faut qu'on vous raconte ce qui s'est passé.
Paul venait de perdre son travail. Ils l'ont mis à pied soit disant pour faute professionnelle et le ASEDIC en conséquence ne lui versaient quasiment rien. L'entreprise où il travaillait, a été mise en faillite peut de temps après. Les taxes professionnelles et des tas d'autres choses n'avaient plus été versées depuis longtemps.
Les soucis financiers n'arrêtaient pas de nous assaillir, le logement n'avait plus été payé depuis deux mois, EDF allait nous couper l'électricité, nous étions au bout du rouleau quand Nadine est revenue de Lons-le-Saunier Paul, son papa, pensait au moins que de ce côté-là tout allai bien quand elle fanfaronna : « J'ai loupé mon exam ! ». C'était un peu sa manière d'annoncer les mauvaises nouvelles, toujours "rentre dedans". Paul d'abord ne la cru pas. Elle en rajouta tellement que, là, Paul a pété un câble, comme par bravade il lui lança à la figure : « C'est bien ça les gamins nés sous X, oui on t'a recueilli et c'est comme ça que tu nous récompenses ».
Trop tard, Monsieur, dit-elle en me regardant les yeux brillant de larmes.
Trop tard, le mal avait accomplit son œuvre, reprit-elle et enchaîna :. Nadine a tourné les talons, empoigné sa valise qu'elle avait pose près de la porte, sorti en claquant la porte. Elle a disparue. On ne plus jamais revue.
On a entrepris de nombreuses démarches pour la retrouver, pour pouvoir s'excuser du mal qu'on lui avait fait, pour essayer de lui faire comprendre notre situation si difficile, pour pouvoir se faire pardonner. Pas de trace de Nadine.
Elle est majeure, rien ne peut aller contre son libre arbitre, nous répondait-on de partout et à chaque fois.
Aujourd'hui, vous êtes-là, quelle coïncidence ! Ce départ nous a anéanti et nous ronge depuis si long temps. Il nous détruit chaque jour un peu plus.
Cette fois, madame et monsieur Fehlder pleuraient. Lui, répétait, répétait «Elle avait réussi !» «Elle avait réussi !». C'est vraiment injuste.
Pour permettre de "refaire surface" comme on dit, je leur posai des questions sur l'adoption de Nadine qui maintenant n'était plus un secret. Je leur expliquai qu'aujourd'hui le passé était en train de passer et c'était l'heure d'affronter les réalités. Nadine avait aujourd'hui 34 ans. Ce n'était plus une enfant, c'est une personne qui peut mieux qu'à vingt deux ou vingt trois ans comprendre ce genre de choses, même si ce n'est jamais facile.
Vu l'heure, madame Fehlder me dit. : « Vous resterez pour manger avec nous, on en a besoin. Ça nous ferrait plaisir et ça nous fait tellement de bien de parler de toutes ces choses ».
Monsieur Fehlder approuva et je restai.
Durant le repas, j'appris que Nadine était née dans une petite maternité près de Mulhouse, à Wittenheim. C'était là qu'ils étaient allés la prendre. Selon l'acte de naissance en leur possession, elle était née le 23 avril 1973 et ils sont allés la chercher le mercredi 2 mai 1973. C'était le lendemain de la Fête du 1er mai, Francine s'en souvenait encore parfaitement.
Je les quittai vers trois heures. Pour eux cette journée fut une journée de réconfort, d'espoir et d'espérance, couronnée de se savoir grands-parents.
Pour moi, c'était le retour à Neuchâtel avec une arrière pensée : "Wittenheim".
Le texte peut être lu sur : http://www.maing.ch
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