• Je suis fou de toi •
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J'entends des bruits, partout, partout, partout. J'ai peur, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Je bouge, encore, encore, encore. Ils veulent toujours que je dorme, avec leurs médicaments. Je n'ai pas besoin de ça, pas besoin de ça. Juste de toi, juste de toi. Besoin de rien, juste de toi. Alors, je crie, sans cesse, ton nom. Jusqu'à ce que ma voix ne fasse plus aucun son. Je crois que je les rends fou, encore plus que je ne le suis moi. J'le sais, il y a des jours où ça va, puis d'autres où je ne fais que tirer sur mes cheveux en hurlant ton nom. Aujourd'hui c'est le cas. Depuis se matin, il essaye de faire en sorte que j'arrête d'hurler, que je prenne mes médicaments, que je mange ou dorme un peu. Je n'ai besoin de rien, de rien, juste de toi, juste de toi.
-Joyce... S'il te plait, écoute-moi...
-Nooon, laisse moi.
-Il faut que tu prennes tes médicaments, allé. Je n'ai pas que ça à faire.
-Dégage alors !
Je suis toujours au même endroit, collé à mon lit, les genoux replié et ma tête reposant sur ceux-ci. Mes mains s'agrippant violement à mes cheveux, et ma tétine en bouche. J'ai toujours besoin d'elle. C'est pire quand je ne l'ai pas... C'est mon dernier souvenir d'Arnaud.
-Arnaud, Arnaud, Arnaud...
-Joyce. Reviens !
-Arnaud, Arnaud... Ne me regarde pas comme ça, je n'ai rien fait. Non, je ne sais pas. Arrête, reviens... Ne me laisse pas. Où tu vas ? Arnaud ! Je t'en supplie reviens, j'ai besoin de toi. Je ne suis rien si tu n'es pas là. Si, c'est vrai... REVIENS ! Je t'aime...
-Joyce, ça suffit. Reviens à nous, Arnaud n'est plus là. Tu le sais, il n'est nul par ici.
-Tais-toi, il était là, il était là...
-Prends tes médicaments, où je vais être obligée de te les faires avalés.
Ma main se tend vers elle, & je la sens les déposer. Je relève la tête et retire ma tétine, j'essaye d'y voir clair, mais tout est flou à cause de mes larmes. Je fais semblant d'avaler, ses putain de medocs et me replace comme avant. Je sanglote doucement. Gardant les pilules dans un coin de ma bouche. En entendant la porte claquée. Je tourne la tête et crache les gélules parterre. Je respire fort, voyant arriver une crise d'angoisse. Je ne respire quasiment plus, et le bruit de ses pas frappant le sol m'envahit, les derniers sons que j'ai entendu venant de lui. Il me laisse mourir ici, & je ne cesse de l'attendre. Enfermée dans cette endroit où toutes les règles doit être respecté. Tu te souviens, je n'aimais pas ça, et ça n'a pas changé, personne ne me dit quoi faire. Le seul que j'écoutais, c'était toi.
Alors reviens moi, et fait en sorte de me sortir de là.
~
-Tu le vois ? Moi, j'le vois là. Il est beau, hein ? Il est beau, mon homme. Il est beau. Je lui dis souvent, mais il ne me répond plus. Avant il me disait toujours que j'abuzais. Je rigolais toujours, et il m'embrassait. Encore et encore. De ses lèvres douces et légèrement mouillées. Il me touchait avec ses douces mains, ferme et pourtant tellement tendre. Ses ongles qu'il rongeaient toujours. Il est beau... Avec ses cheveux long, d'un beau chatain, et ses yeux en amande, brun avec une pointe de vert. Exactement comme les miens. J'adore m'y noyer. Son cou doux et fin, dans le quel j'aime me plonger et y déposer des milliers de baiser. Son odeur... Un peu de menthe, un brin de vanille et de cannelle. Il s'entait si bon, mon Arnaud. Il est beau...
-Arnaud n'est pas là.
-Si, regarde, juste derrière toi. Il me sourit.
-Il n'y a personne, à par toi et moi. Reviens à nous, il n'est pas là. Ce n'est pas la réalité, tu inventes se Arnaud. Ce n'est ton Arnaud que tu vois...
-Arrête, ne dit pas ça, ne dit pas ça. Il ne faut pas, pas, pas. C'est mon, mon Arnaud. A moi tout seul, et il me sourit, tout le temps, tout le temps... Quand il vient me voir. Parce que, parfois, il n'est pas là. Mais quand c'est comme ça, le monde me fait peur, j'ai mal partout. Puis quand, il arrive, mon homme, il me sourit et tout s'en va. Je n'ai plus besoin de rien.
-Parce que tu plonges dans un monde que tu t'es inventé. Un monde qui te détruit, un monde construit dans ta tête. Joyce, tu le sais ça, quand tu es conscient. Quand tu me parles, comme si tu n'avais aucun problème. Souviens-toi, hier, quand nous avons discuté...
-No-non, je ne veux pas... Laisse-moi, comme ça. Je suis bien, laisse-moi, va t'en, tu ne comprends rien, part, part... Je te déteste, toi, tout le monde. Je ne veux qu'Arnaud, qu'Arnaud...
-J'le sais, tout ça, j'le sais. Mais il faut que tu sortes de ton monde, que tu arrêtes de t'y refugier. Tu ne guériras jamais, sinon. Tu le sais, ça ? On en parlait, tu veux sortir d'ici, pour retrouver Arnaud, le vrai...
-Non, c'est faux. Le vrai Arnaud est en face de moi, il me sourit et me dit qu'il m'aime...
"Ils enterrent l'évidence de mes plus sombres secrets.
Je l'entends, il m'appelle. Il prend possession de moi, dans l'inconnu.
Il est comme une voix à l'intérieur de moi, qui est là encore et encore."
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