Maman, quand est-ce qu'on part pour chez grand-papa? Tantôt Julie, disait ma mère. Pis là, le 24 décembre, juste un peu après le souper, nous embarquions dans l'auto, pis on se tapaient 1h de route pour arriver chez grand-papa. Des bagages et des cadeaux dans la valise, pis un gros plat de salade aux macaronis sur les genous de maman. Pis moi ben, je m'assoyais en arrière, pis je me collais le nez dans la vitre. Maman et papa voulaient ben que je dorme en montant à Ham-Sud, mais les lumières sur la route étaient tellement belles! Pis de toute façon, qui a envie de dormir quand les plus beaux jours de l'année sont sur le point d'arriver?
Rendu à destination, c'était les retrouvailles des cousins, cousines, mononcles, matantes, et grand-papa bien sur! Et le fameux sapin!! Avec la crèche, pis les cadeaux en dessous. Pis là ben, on nous envoyaient en haut, nous les plus jeunes, pour qu'on fassent une sieste avant la messe de minuit. Impossible de dormir! Nous étions bien trop excité pour dormir! Alors là commençaient les bruits de rots d'un cousin, pis les pètes d'un autre. Vers 23h-23h15, on se bourraient les poches de bonbons de Noël tout collés, pis on partaient pour la messe de minuit. Là commençaient le festival des becs pis des poignées de mains. Là, tout d'un coup, tout l'monde s'assoyaient, pis la messe commencait. À écouter certaines personnes, y paraîtrait que l'curé arrivait à messe avec un p'tit verre dans l'nez. En tout cas, c'est ce qu'on racontait entre les banc d'église.
De retour chez grand-papa, la table était mise pour un buffet froid. Des crudités avec la trempette mayo-ketchup. Les petits pains fourrés de Matante Danielle, la salade de macaronis de maman, la tarte au raisin de grand-papa, et j'en passe... Pis là ben, avant d'envoyer se coucher les plus jeunes, grand-papa nous donnait à chacun une enveloppe avec notre cadeau à l'intérieur. C'était pas grand chose, mais câline qu'on étaient content! Après ça, ben on allaient se coucher en haut. Dormir? Impossible... Encore! En plus des bruits de pètes des cousins, y'avait les cris des matantes qui jouaient au carte. J'sais pas trop à quoi ça jouaient en bas, mais en plus, ça tapait d'la cuillères sur la table. Quand finalement les bruits cessaient, nous pouvions s'endormir en penssant au lendemain, le 25 décembre, là se serait le vrai party!
Le 25 au matin, après une nuit assez courte, moi j'étais toujours la première debout, pis je m'en allais écouter les comiques dans le salon. Pas longtemps après moi, grand-papa se levait pour mettre la dinde au four, tout en fredonnant un de ces airs de Noël. Au cour de la journée, d'autre membre de la famille arrivaient. Pis là on allaient jouer dehors. Y'en avais-tu assez de la neige dans ce temps-là?! En tout cas, quand on rentraient, on avaient les bottes mouillées, pis les joues rougie de plaisir. Pis là encore, on essayaient de nous faire faire une sieste. Et encore une fois, ça fonctionnait pas vraiment.
Le souper. Le fameux souper de Noël. Y'avait deux tablées. Une pour les enfants, pis une pour les grands. On se bourraient la panse de tourtière, pâté, dinde, jambon, etc... Mausus que c'était bon! Après ça, le party commencait. À tout les ans, ma mère s'achetait une cassette de chanson à répondre, pis en apprenait une couple par coeur. Pis la à chantait. Pis y'avait mononcle Burt qui jouait d'la guitare des tounes d'Elvis et de Roy Orbison. Tout l'monde chantaient ou giguaient. On avait même un joueur de guimbarde ou bombarde, j'me souviens pas trop comment sa s'appelle. Mais en tout cas, ça levait en tabarouette! Pis là ben, plus la soirée avancait, plus nous les enfants on étaient fatigué. Alors, on nous envoyaient nous coucher... encore!
On s'endormaient finallement, épuisés, bercé par les chansons à répondre, pis les rires des matantes, mononcles, cousins, cousines qui commencaient à être réchauffés ou ben qui faisaient semblant de l'être. En tout cas, on s'endormaient heureux, en aiyant déjà hâte à l'année suivante pour recommencer.
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