La Mort est un personnage délicat.
Lorsqu'on la croise elle rit aux éclats.
Parlez-lui elle est discrête
Elle ne répètera rien ce n'est qu'une bête.
Elle rôde la nuit dans les couloirs sombres
Se dissumulant,
En vous entendant,
Derrière votre ombre.
Elle a les cheveux cuivrés,
Le corps marbré,
Des étincelles au fond des yeux
Où l'on se perd lorsque l'on est vieux.
Sa peau paraît douce, blanche,
Elle porte un anneau à l'oreille.
Entre le bien et le mal elle tranche
Votre mort est son oseille.
Aucune femme n'est plus belle qu'elle,
Elle le sait, n'étant plus une mortelle.
Ce n'est pas un squelette comme on le voit souvent
Mais un être fait de chair et de sang.
Un sang noir et poisseux,
Qui rythme la vie de son univers fangeux.
Je l'aime, elle est si belle.
Son corps est si froid
Que je ne sens plus mes doigts.
Elle est enceinte
Et je suis le père.
Le successeur sera bientôt là
Pour moi sonne le glas.