Il était là. Je ne le savais pas encore. Sans l'ombre d'un doute il m'observait déjà depuis quelques minutes, il avait dû reconnaître ma voix. Moi je venais d'arriver dans ce théâtre, je m'installais et conversait avec les personnes qui m'accompagnaient. Lui, il était bel et bien là, assis dans l'un de ces sièges rouges, mais je l'ignorais encore. Et quand soudain m'adressant à une amie, je tournai la tête, je vis ce visage si familier, je crus dans un premier temps me tromper, mais la ressemblance était telle que je le regardai de nouveau, ne voulant pas admettre que cétait lui, je me dis que c'était peut être simplement quelqu'un qui lui ressemblait fortement, jusqu'à ce que je croisai son regard, je fus forcé d'admettre que c'était lui. Il était là. Il n'y avait plus de raison de le nier, s'il y avait bien quelque chose que je n'avais pu oublier c'était son regard, ses yeux. J'étais troublée. Je n'ignorais pas qu'il effectuait ses études dans la même ville que moi, et souvent je m'étais prise à rêver, imaginer que je le croiserai quelque part. Cela n'arriva jamais, et il y avait longtemps que je ne songeais plus à lui. Alors ce soir, ma surprise fut très grande. Il était là, à quatre sièges de moi. Moi je n'aurais jamais dû être là, ce soir là, et encore moins à cette place. Si tout c'était déroulé comme prévu, je n'aurais jamais vu son visage. Le hasard, l'enchaînement de facteurs hasardeux. Il était là, seul, dans un théâtre, ma tête fut pleine d'interrogations, ce n'était pas le genre de lieu qu'il fréquentait autrefois, et ce n'est certainement pas en ce lieu que j'aurais pu imaginer le revoir. Il était là. Je le trouvai beau, et attrayant. Les lumières s'atténuèrent. L'obscurité, la pénombre me pénétrèrent. Troublée je le restai durant toute la représentation. Lorsque les lumières s'allumèrent de nouveau, je me pressai pour le suivre vers la sortie, j'aurais tant voulu qu'il me dise au moins bonjour, moi je ne voulais pas faire le premier pas. Et il était déjà trop tard, à ma grande surprise il alluma une cigarette, encore un détail que je ne reconnaissais pas, il semblait si différent. Il était là, alluma une cigarette, il pris un air pressé, et son pas s'accélerra. Il marchait maintenant d'un pas fuyant, et il s'enfonça dans la nuit noire, jusqu'à disparaître. Il n'était plus là, et déjà je m'en voulus de ne pas avoir su mettre ma fierté de côté. La nuit était noire, je ne distinguais plus sa silhoutte, je songeai alors à la façon dont il m'avait quitté, à sa lacheté et à son pas fuyant. La nuit était noire, c'était finalement une nuit comme les autres.
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Style : autre | Par heleeene | Voir tous ses textes | Visite : 541
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : VIVAL33
C'est toujours difficile de faire le deuil. Et puis, quand le passé resurgit, on aimerait parfois que cette nuit ne soit pas comme les autres. Très émouvant
pseudo : alnilam
le charme des rendez-vous impromptus,avec le passé!
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