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Perdue en forêt, je me retrouve. par Alya

Perdue en forêt, je me retrouve.


Perdue en forêt, je me retrouve. 





Perdue dans les bois
Perdue en moi
J'effleure l'écorce rugueuse des arbres
Je n'ose toucher de mes doigts fragiles les souvenirs enfouis
Tentant désespérément de retrouver mon chemin
Qui m'ont permis de tracer ma vie
Dans cette obscurité en laquelle je ne reconnais rien. 
Mais qui aujourd'hui m'ont perdus. 
Où suis-je ? Où vais-je aller ? 
Qui suis-je ? Que vais-je devenir ? 


Mon corps et mon esprit se confondent avec égarement mais certitude. En perte totale, j'erre dans un monde que je peine à reconnaître. Il m'a été si longtemps familier et désormais je n'en distingue plus les traits. Suis-je à ma place ? Les cieux que je contemple d'un oeil ébahi m'indique que non et m'invite à les rejoindre. Mais le sol dur que je foule d'un pas las et hésitant semble m'appeler et m'entraîner dans ses entrailles.

Je regarde le paysage autour de moi et tout se ressemble. Dans un éventail de verdure, les feuilles se mêlent et tranchent sur l'obscurité des troncs d'arbres. Je lève les yeux et ressent une sensation d'étouffement.

L'air me manque. Je suffoque.

Les branches me couvrent la tête et le bleu éclatant des cieux ne transparaît uniquement que grâce à quelques heureuses percées. Les ténèbres m'entourent et dansent devant mes yeux. Dans cette obscurité, une pensée survient et frappe mon esprit tel l'éclair frappant la terre.

Rien ne sert de prendre la fuite, de s'opposer à ce que l'on est ou à ce que l'on doit être. La nature nous rattrape sans cesse et à ce moment là, il faut s'incliner et sans réfléchir, la suivre.

Laissant libre cours à mes envies, je cours. Longtemps, très longtemps. A vive allure, je traverse la forêt qui m'horripile tant. La lumière semble alors s'accentuer. Les cieux semblent me sourire. Je m'arrête, épuisée mais heureuse. Je ferme les yeux et hume cet air de liberté et de bien-être. Inspirant profondément, j'ouvre les yeux.

 Et souriante, je pose délicatement ma plume sur la feuille. Et elle se met à courir sur le papier, ne lui laissant aucun répit.


Je suis emportée.
Ailleurs.
Loin.
Dans l'inimaginable et l'inaccessible.
Dans la lumière de l'inspiration et de l'imagination.
Je vole, je nage, je marche, je cours....
Je vis.

J'écris un long moment.
J'écris longtemps.
J'écris inlassablement.
J'écris éternellement.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : autre | Par Alya | Voir tous ses textes | Visite : 655

Coup de cœur : 9 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : tihia

Paumée et pourtant on peut se retrouver sur ta page .. j'apprecie l'originalité de ta mise en page et ton texte a une allure de longue foulée essouflée et de lente introspection . Fais encore courrir ta plume

pseudo : Anne Mordred

CDC

pseudo : Micham

Une très belle confusion finement amenée. J'en déduis que cette atmosphère glauque et macabre qui t'inspire, de laquelle se dégage une obscurité indéniable, voulant fouler un monde dépourvu d'espoir, t'inspire, et intrinsèquement, te pousse à y croire paradoxalement. L'incertitude de la narratrice errant, dans un monde où l'air qu'on hume est irrespirable, et où l'atmosphère est pesante, est plutôt évident. Elle marche, sans savoir vers où, elle erre dans un monde qu'elle ne reconnait plus, en se remémorant des souvenirs qui rejaillissent venus de nul part, et court sans savoir quel chemin emprunter, alors qu'elle sait qu'au fond d'elle, et le stipule clairement, que cette course est vaine, une cause perdue. Ce qui me marque, c'est cette impression qu'il n'y a pas d'échappatoire, mais que paradoxalement l'espoir est toujours là, que la volonté intrinsèque aspire à croire en un monde meilleur, à une issue, à une lumière, apportant sourire, gaieté, et oisiveté, une renaissance, une reconstruction. Ce paradoxe est délicatement amené, et finement travaillé. Sans oublier cette confusion parfaite, de la narratrice, nourrie par l'imagination évidente de l'auteur. Esperons que cet avenir macabre n'arrivera que dans les écrits. Que cette atmosphère irrespirable n'est qu'imagination. Un petit élément qui m'a marqué, c'est le " J'écris éternellement." C'est plutôt l'écrit qui est éternel. Le tien le sera dans ma mémoire. Merci pour ce moment, où mon coeur battait au rythme des pas de la narratrice, foulés dans une terre sans espoir. J'ai vécu avec la narratrice, les pulsations du coeur, les fines caresses avec une écorce renfermant des souvenirs indéniables, et inaliénables. Merci Alya, continue de nous faire vivre des expériences semblables

pseudo : Micham

Finalement, la narratrice se retrouve guidée vers un autre monde. Et se retrouve elle même. C'est ce que je trouve fabuleux, et bien amené. Cette confusion entre le monde réel, et le monde imaginaire. Une dichotomie entre un monde fade nourrie par un monde imaginaire.

pseudo : Adrian

Encore une fois, une magnifique métaphore, mais cette fois ci tu as emprunté le langage mystique de la forêt pour décrire une sorte de tourmente. Il y a de la prose et des vers qui s'entrelacent tout comme l'ombre, l'inconnu, et la lueur des réponses s'entrelacent. C'est l'Histoire de tout le monde, de personne en particulier. C'est juste, c'est beau, ça me plaît beaucoup.