Mariage de plaisir
Une fleur de sérail s'ouvre tel un nénuphar bleu
Dans la fumée des narguilés,
Terrasse à l'ombre, non paisible, des bavardages mêlés de musiques.
Ils caquettent.
Douce euphorie. Rêve de Tchai.
La brise du soir caresse.
La façade de la forteresse encore irradiée par le soleil
dresse l'inutile résistance comme une dérision.
Hors du concombre gorgé de jus, les particules de lumières s'éparpillent,
virevoltant dans les vapeurs de caramel odorant.
Les indifférents passent ou posent leur bêtise sur les sièges,
la paille entre les dents.
Appliqué à cette attente contemplative, sereine en surface:
le ventre tergiverse, s'alanguit, palpite de leurre en hélant les amis.
Ils s'affalent fourbus.
Elle, dans la renaissance du thé,
En dévoilant le visage d'une lissité parfaite,
au milieu des hirondelles qui courent dans les fous rires,
Tressaille.
Le ciel braille des martinets du crépuscule naissant.
Dans les pages du livre se lovent les mots non lus.
Les prunelles de soie regardent au loin, si loin…
qu'elles gémissent.
Houle traversée d'angoisses en lames abyssales.
L'amant anxieux du silence des bas-fonds, s'interroge
Angoisses que rien n'apaise hors le sourire de la bien aimée.
Minutes qui s'égrainent lentement, trop vite.
Annah Volubilis
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Style : Poème | Par Annah | Voir tous ses textes | Visite : 598
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