La solitude habite au pays de l'ennui,
L'ennui couvre de noir le royaume de l'ombre,
L'ombre de son côté vit en sol ennemi
Mais l'ennemi se plaît dans un avenir sombre.

Posé sur la commode un bougeoir ébréché
Recueille chichement des larmes de chandelle
Dont la flamme anémique expose le cliché
D'un passé qui se veut intraitable rebelle.

Même l'âtre encor chaud se sent pris de frissons
Quand glissent sur les murs les fantômes d'enfance,
Le battant de l'horloge exprime ses soupçons
Par le tic tac haché d'un manque de cadence.

Le printemps qui revient n'offre pas son parfum
Pour que l'été fleuri se cherche un interlude
Au moment où l'automne, en seigneur importun,
Cède place à l'hiver et vent de l'habitude.