Volcan
A sa base, lumière et soleil répondent au feu souterrain d'Hépahistos.
Le sommet perdu dans la brume féminine de son épouse s'évanouit aux cieux.
La Vénus Humanitas y soupire.
Même dans les bras d'Arès, elle se souvient,
Et convoite l'époux boiteux.
Nue devant la forge
Sur une couche de fortune.
Elle est silence, silence, silence …
Les lèvres cousues de fil rugueux ne laissent même plus passer une plainte.
Sa gorge ne connaît plus les cris.
Ni les gémissements
Pas davantage les râles de plaisir.
Aucun son n'y surgit désormais.
Les cordes brisées dans les hurlements de souffrance se taisent.
Silence. Suffocation tout au plus …
Les vapeurs du souffre vert affaiblissent à jamais ses poumons écorchés.
Ils sifflent au rythme des halètements.
Les seins tremblent,
Erectés.
Dents, tenailles qui tordent s'approchent dans un râle de désir.
Les acérées …
Brûlent l'extrémité.
Et si les cuisses s'entrouvrent, elles frémissent de silence.
Silence des larmes qui seules clament la volupté.
Tandis que sur l'île, les dômes des églises au loin défient la déesse à la coquille.
Offerte,
Le vent caressant comme mille mains,
Ecartelée, elle s'abandonne. Les lames pénètrent et lacèrent. Le pue hystérique jaillit sous leurs déchirures.
© "Carnets de Voyage" Anne Mordred 2008/2009
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Style : Poème | Par Anne Mordred | Voir tous ses textes | Visite : 465
Coup de cœur : 8 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : iloa
Splendide...
pseudo : Déméter
La terre hurle sa féminitude dirait-on ! Des images intenses !
pseudo : BAMBE
Terriblement brulant un texte à couper le souffle. CDCoeur
pseudo : Anne Mordred
Merci.
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