" Quel sâle temps il pleut il y en a marre  hein ! "

J'avais encore l'odeur agréable de fin d'automne,
Qui m 'accompagnait lorsque cette interpellation,
Se greffa sur le merveilleux souvenir olfactif,
Créeant une sorte d hébétitude.

Un monde me séparait de cet univers d'où la phrase était née.

J'avais marché dans la forêt,
Il pleuvait ,
Sur le sentier les feuilles d'innombrables essences d'arbres,
Formaient un tapis à dominante jaune et orange,
Quelques variantes brunes annonçaient le degrés de pourrissement,
Qui prédisait le presque hiver bientôt,
J'avais empli avec une extase et un ravissement profond,
Mes poumons de ce nectar odorant.

La pluie était l'actrice principale,
L'ingrédient indispensable au développement de ce bonheur,
Mes chaussures de marche soulevaient à chaque pas ces feuilles mortes,
Accentuant au summum ce délice,
Elle donnait un lustre brillant au tapis,
J'étais soudain détentrice de quelque chose comme une langue incomprise,
Une vague de petite tristesse m'envahit je ne sais pourquoi,
Sans doute que la pluie est si douce sur la belle forêt.

Cette impression de posséder ce que l'on a gratuitement,
Ce dont nous tous avons accès,
Nous venons de la nature.

Je m'éloignai et n'entendis pas ce que l'autre personne répondit,
La vie est dure souvent,
Souvent aussi tellement belle,
La nature offre un retour sur soi pour continuer encore et encore,

Forêt,
Hymne à la forêt,
Elle est souvent tout près de toi,
Y entrer ...
Même si c'est la première fois...