Au début, y'avait Georgette et puis Lulu
Elles habitaient toutes les deux au coin d'ma rue
L'une le lundi soir, l'autre le mardi matin
Elles m'tricotaient le tricotin

Au boulot, j'traînais mon lose avec paresse
En pensant à ma Georgette et ses grosses fesses
A cinq heures j'avais le doigt sur la gâchette
L"trurlupinou dans ma gisquette

Chuis le meilleur coup d'Paris
L'étalon de l'Ile-saint-Louis
Un franc-tireur, une mitraillette
Vous en aurez plein les mirettes
Chuis un mec pas ordinaire
J'ai l'tuyau très très prospère
Avec mon arme de mousquetaire
J'leur mets l'feu au lampadaire !

Je menais une existence très dissolue
Le boulot, ma grosse Georgette et ma Lulu
Au bureau les femmes me faisaient les yeux doux
Dans l'espoir de voir mon biniou

Tous les maris du quartier étaient cornus
Toutes leurs femmes m'avaient tirlipoté l'griffus
J'étais épuisé et même les jours de fête
Elles m'chicoraient la chicorette

Chuis le meilleur coup d'Paris
L'hidalgo d'la Place d'Clichy
Un franc-tireur, une mitraillette
Vous en aurez plein la lorgnette
Chuis un mec pas ordinaire
J'ai l'tuyau très très prospère
Avec mon arme de mousquetaire
J'leur mets l'feu au réverbère !

J'avais l'plumeau qui frétaillait aux quatre vents
L'oeil aux aguets, l'pompon toujours turgescent
Je jouissais d'une réputation bien assurée
Parmi les femmes de mon quartier

Mais un jour qu'Lulu m'crapahutait l'perron
Que ma Georgette m'dévinaigrait l'cornichon
J'sentis mes forces prendrent la poudre d'escampette
Par le p'tit bout de la lorgnette

J'étais l'meilleur coup d'Paris
L'étalon de l'Ile-saint-Louis
Un franc-tireur, une mitraillette
J'aimais qu'on souffle dans ma trompette
J'étais un mec pas ordinaire
J'avais l'tuyau très très prospère
Avec mon arme de gros balèze
J'fais un malheur au Père-Lachaise !