Mon amant, mon bel amant. J'aime t'appeler ainsi, m'autorisant ce zeste de réalité dans un rêve dantesque. Je me rappelle de nous, l'un près de l'autre, un air de piano dans l'air, et ta main dans mes cheveux. J'ai l'impression de revivre, comme si nos souvenirs me redonnaient la force de combattre ton absence. Une main sur ma joue, un baiser, je caresse ta peau si chaude et mon cœur bat à tout rompre.

Nous nous serions envolés dans la nuit, sous le regard protecteur de la Lune. Deux oiseaux blancs comme Elle qui auraient fait leur nid sous les étoiles. Je t'aurais eu rien qu'à moi, rien qu'une fois. Mais je me suis froissé une aile sur cet espoir douloureux, et voilà que tu t'envoles sans moi. Je te regarde t'éloigner, je te vois partir, et ne peux m'empêcher de hurler tout bas : "Si on peut empêcher à nos corps de faire l'amour, personne ne pourra l'empêcher à nos âmes."

Je t'écris en caressant ces perles que tu aimes tant, tu sais, celles qui disparaissent quand tu les embrasses. Je les cache bien, personne ne sait quelle folie nous commettons en nous aimant. Notre amour est notre malédiction, il nous fait vivre et mourir. Mais quelle agréable mort ce serait si nous la passions côte à côte ! Je conserve chaque mot de toi, chacune de tes paroles m'est un frisson, chacun de tes gestes un soupir, et ce qui me manque le plus de toi, c'est le plaisir de ton regard qui me transperce. Ces nouveaux souvenirs me consument tandis que dans mes rêves, nous pouvons continuer à nous aimer.

Un jour, qui sait, ou une nuit, il nous sera possible de crier notre bonheur. Nos amis lanceront du riz, nos parents pleureront, de joie cette fois. Je ne désespère pas de vivre cet amour, plutôt que l'attendre. Mais sache que je suis à toi.

Je t'attendrai toujours.

Il s'agit ici d'un texte écrit à la demande d'une lectrice. La difficulté consistait à écrire une situation que je n'ai jamais vécue. Le thème : un couple illégitime qui s'aime d'un amour impossible.