Il existe une fleur.

Sa couleur n'est pas celle d'une fleur,
Un enfant ne la colorierait pas de ce pigment,
Son parfum n'est pas charmant,
Un nez délicat s'enfuierait,
Son nom sonne comme une puanteur et un venin,
Il n'inspire pas le rêve,
Personne ne la cherche ni ne la voit;

La fleur de l'hellébore fétide.

Elle peuple nos forêts,
S'offre abondemment autour de nos sentiers,
Sa couleur verte la rend invisible au royaume des fleurs.

Un jour , à force de la côtoyer sur les chemins de randonnées,
Comme une évidence instinctive , je m'en suis approchée,
Elle m'avait attirée à elle,
J'ai remarqué qu'elle était fleur,
Je l'ai sentie et son odeur m'a ennivrée.

Depuis cet instant elle est ma fleur préfèrée à jamais.

Son nom est masculin;
Un hellébore fétide,
Dès mars on le voit.
Grand végétal de près d'un demi-mètre pour le plus majestueux,
Laissant apparaître ses fleurs vertes ourlées d'un liseré rouge,
Pendantes et lourdes,
A l'odeur pour moi suave mais qualifiée de désagréable par les encyclopédies.
Plante vénéneuse,
Il se laissera admirer , humer,
La mise en garde venimeuse ajoute encore au fascinant respect,
Dans un dernier envoûtement la fleur laissera son odeur accompagner celui ou celle qui la touche,
En imprégnant ses mains de l ' unique odeur.

Le différent peut être beau,
Un autre regard existe.