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Voyage par Karoloth

Voyage

Dans la fraîcheur du petit matin,

Avec pour limite la laisse qui se déroule,

Tout autour,  va et vient le chien,

Nonchalamment,

Reniflant tout ce qui est à sa portée,

Levant la patte pour se signaler.

.

L’air est diaphane

Et au-delà de quelques centaines de mètres,

C’est un mur gris de coton qui s’élève.

Sur le sable déserté, saturé d’humidité,

Devant le squelette d’une tour à carrelet,

Planté au pieds de quelques noirs rochers,

Rehaussé d’une cambuse et paré de son filet,

Les silhouettes d’une femme,

Et de son animal en liberté,

Celle d’un coureur à pieds,

Passent pendant que le chant des vagues,

Dans l’odeur des algues que la mer se retirant abandonne,

Semble murmurer une triste mélopée.

Tout près, sur le sable miroir à peine découvert,

Des goélands par dizaines, des mouettes,

Se taisent, inactifs, comme ensommeillés.

A quelques distances du rivage,

Des vagues en rouleaux viennent se briser

Sur des bancs de sable émergeants,

Faisant naître des éclats d’écume blancs.

Plus loin, sur la mer,  aux confins du perceptible,

Des ombres de bateaux, comme des fantômes,

Voguent avec indolence, silencieuses et fragiles.

Au delà du mur laiteux de brouillard,

Semblant ne provenir de nulle part,

Une corne de brume mugit,

Perçant le silence et la bruine de son lugubre cri.

De l’autre côté des eaux de l’estuaire,

Invisible, s’éveille sans doute Saint-Nazaire.

Côté terre, comme des verrues plantées dans la dune,

Des blocs de béton à l’équilibre incertain tanguent,

Comme ivre du temps qu’ils ont vu passer.

Vestiges grisonnant d’une terrible guerre déjà oubliée.

Plus loin, derrière, se dressent, fiers,

Les grands pins et les riches chênes verts.

Sur le chemin du retour, des gens que l’on croise,

Que l’on ne connaît pas, qui nous sourient,

A qui, poli, on sourit en retour

Avec qui on échange un bonjour,

Nous rappellent à l’urbanité.

Le temps passe, demain,

Il faudra reprendre le train, s’en aller

A la vitesse d’un TGV lancé,

Et laisser derrière soi son pays

Et ses si lointaines, si belles et innocentes années.

.

R.D

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Style : Poème | Par Karoloth | Voir tous ses textes | Visite : 671

Coup de cœur : 11 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : moi1

je me retouve dans ce poème , j'aime beaucoup

pseudo : Iloa

On flâne sur tes mots... Comme une ballade un dimanche matin...

pseudo : nani

Merci pour cette ballade dans un lieu que je ne connais pas mais qui se dessine sous ta plume comme sur la toile du peintre...

pseudo : nage

Bonjour Karoloth tes commantaire mon manqué

pseudo : Ombres et lumières, une vie

Merci, pour la liberté dont tu nous gratifies ! Liberté des pieds, liberté des espaces, libertés des rimes, liberté des ressentis. Cdc

pseudo : Ombres et lumières, une vie

Merci, pour la liberté dont tu nous gratifies ! Liberté des pieds, liberté des espaces, liberté des rimes, liberté des ressentis. Cdc

pseudo : etoilefilante

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