Peut être n’as-tu jamais remarqué…Ca commence comme un coup, un coup violent en plein cœur. Ca fait vibrer chaque petite parcelle de ton corps, chaque centimètre carré de l’épiderme est ébranlé. Ce n’est pas douloureux, non, c’est juste que ça te surprend, ça suspend tout ce qui se passe autour. Il n’y a plus que ça.
Ca prend des formes aléatoires, des odeurs de fleurs diverses, des paysages multiples, des couleurs automnales, des notes de musique improbables…
C’est partout tout autour de nous, il suffit juste d’être attentif. Ouvre les yeux !
La beauté du Monde est partout, c’est la seule chose dont je sois sûre pourquoi tu doutes ?
Je le remarque la nuit quand je regarde le ciel. Les nuages trop nombreux parfois rechignent à nous dévoiler la lune dans son intégralité. Ils la gardent jalousement, on a l’impression qu’ils la bordent avec un amour non dissimulé. Il faut être digne pour la contempler à sa juste valeur.
C’est aussi présent dans les yeux d’un chat qui somnole sur un mur de vielles pierres à l’abri du soleil un après midi d’été. Ses yeux profonds, immenses, débordants de sagesse nous rappellent à quel point chaque petit moment de la vie peut être appréciable, délectable…
Tu doutes encore ?
Pourtant c’est encore là, quand je laisse ma cigarette se consumer dans le cendrier. Les volutes de la fumée dansent, ondulent, dessinent des corps gracieux colorés de gris bleuté. (Dieu que c’est beau !)
Je sais ce que tu te dis, c’est sûr ce n’est pas grand-chose, peut être même es tu déjà en train de rire de moi. Si c’est le cas fais le bien, ne te retiens pas, ris à gorge déployée, fais en toi mal au ventre. Toi qui ressemble trait pour trait à ce que tu critiques tant, ne vois tu pas que tu es prévisible, dans tes gestes, tes paroles…Dans ce renoncement à voir toutes ces petites choses qui, lorsqu’on les regarde de plus près, peuvent nous marquer à vie…
A chacun sa vision du Monde.
Moi, ma vie je la veux comme je la rêve, avec des accents, des ponctuations, des virages parfois dangereux, avec une lune timide escortée par des nuages jaloux… Je la veux se reflétant dans les yeux d’un chat somnolant sur une vieille murette, je la veux aussi légère que cette fumée qui s’élève de ma cigarette.
Je veux être une éponge, un buvard, un morceau de sopalin dont on se servirait pour absorber de l’eau, du vin négligemment renversé là, sur une table.
Je veux boire ma vie, en être saoule de la plus bienfaisante des ivresses qu’il soit possible de goûter.
Je ne dessoulerai pas, et toi alors, toi qui ne me crois toujours pas, avec quoi tu t’enivres dis moi ?
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Style : Nouvelle | Par Meigetsu | Voir tous ses textes | Visite : 542
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