J’ai, pendant longtemps, voulu caresser ce rempart.
Que mes doigts en parcourent les moindres contours, qu’ils épient les moindres fêlures.
Croire encore qu’en les décelant je pourrai les combler, feindre cette vérité et à nouveau pouvoir sans craintes conjurer le vide de ces craquelures.
Ne penser à rien et surtout oublier demain.
Je voulais que mes doigts se jouent avec hardiesse de ces plaies parfois béantes et si ça fait mal, tant pis, je suis en vie.
Rire de ce petit vide, de ces petites entailles qui décorent mon âme.
Je pensais que le meilleur moyen d’oublier était d’ignorer, mais comment taire la douleur qui chaque jour pèse un peu plus amèrement en son sein ?
Mais puisque j’ai mal, alors tant pis, je suis en vie.
La peur s’apprivoise rarement, j’ai tenté de la chasser, parfois même, afin de mieux la comprendre je l’ai invitée, hôte de premier ordre j’y ai même mis les formes et lorsqu’elle est repue de moi elle me quitte enfin, elle reviendra je le sais.
Et je suis là, le corps tremblant, les yeux vides et brûlants, les lèvres sèchent et les mains froides.
Souvent j’ai eu envie de crier « Quand…Quand est ce que tu en auras fini avec moi ! »
Rien ne sort, c’est ainsi, et les larmes finissent toujours par couler sur mon visage crispé.
Je voulais croire que le temps dissiperait ces frayeurs, mais il ne faut pas être si confiant, le temps ce moque bien de ce que l’on attend de lui.
Et si ça fait mal, tant pis, je suis en vie.
Mes doigts courent toujours avec arrogance sur les stries de ce mur que j’ai érigé avec opiniâtreté, ils se jouent encore aujourd’hui du vide qu’ils caressent.
Peut être ais je moins peur d’y faire front, peut être ais je envie de les combler vraiment.
Et si j’ai moins mal, tant pis, je suis toujours en vie.
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Style : Réflexion | Par Meigetsu | Voir tous ses textes | Visite : 354
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