Sur le parchemin de mon enfance, je croise des ombres. De vagues silhouettes ondulent le long de mes souvenirs. Cette cime de pin qui m'indiquait le vent a disparu, morte un jour de tempête. Mes fantômes me hantent quand le couteau se plante, l'arbre a froid et la mer se démonte. Parfois, je me perds dans le couloir de l'enfance, dans ces quarts d'heure de fous rires que je n'oublie pas, de jeux, du plaisir de naviguer.
Adulte, je fuis l'oppression que m'offre la vision d'un vingt heures, la guerre, les accidents, le commerce. Moi, je rêve et je m'éloigne du bruit quand je vole de nuage en nuage, une musique en tête, celle d'un mur que l'on ne brise pas. Ce qui me manque maintenant, ce sont tes yeux verts, douce atmosphère, et cette peur du lendemain.
La mort ne m’effraye pas, mais souffrir, je ne le veux pas.
Tu as quitté le nid que je voulais construire. Alors, je croise des mouettes sur l'Atlantique Nord, je m'exile sur une île, triste et solitaire, sans la présence de cette émeraude, ta pupille phare. Plus plié qu’un peuplier, je refuse l’image du saule pleureur. Mais sur ce sentier de terre battue, je suis à genoux.
Sans ton reflet, le monde est abstrait.
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Style : Poème | Par jeffjoubert | Voir tous ses textes | Visite : 431
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Commentaires :
pseudo : mnemosyne
J'aime beaucoup la comparaison que tu fais entre ta souffrance et les éléments..
pseudo : jeffjoubert
C'est juste un regard de l'ensemble, le fait d'avoir pratiqué la voile m'a permis de comprendre combien nous somme petit face aux éléments, mais que même le ciel en colère, on peut lutter pour les sujets auxquelles l'on croit, l'on croise, pour mon cas c'est l'amour. Merci mnemosyne
pseudo : Déméter
Une écriture que j'apprécie décidément ! Un regard qui accueille la nature, et ce regard me touche beaucoup. Un amour en soi qui ne peut que trouver où se poser et grandir toujours.
pseudo : jeffjoubert
Je suis comme un oiseau, un cormoran, qui a perdu son rocher pour se sécher les ailes, moi je tente de sécher mes larmes...
pseudo : nani
Bonjour, Sur ce parchemin, il doit rester un élément que le vent n'a pas emporté avec lui vers des contrées lointaines, cet élément peut être l'espoir de croire en demain, le soleil disparait mais revient toujours, comme les épreuves de la vie.....amicalement
pseudo :
Absolument magnifique. Etre, c'est aussi se vivre dans nos paradoxes, les nôtres, ceux qui se présentent là malgré nous. Et le contraste dans tout ça, est particulièremnt saisissant quand on réalise que cela fait notre vie. Merci pour ces mots. Belle lecture.
pseudo : jeffjoubert
Merci !
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