Complainte du feu grégeois
Une marionnette désarticulée gazouille dans les embruns.
Qui l'a pendue en haut du mât?
Dérisoire inaccessible qu'il suffisait de cueillir!
Rose sans épines,
Tétrodon sans autres artifices,
Je me balance au gré de la vergue.
Marin, levez les yeux, découvrez la blême ardeur,
Fragile,
Nue,
Face aux tourbillons sortis du labyrinthe.
La Tutélaire de soie déroule des litanies
A coudoyer ce nageur qui fend la vague d'une rage guerrière.
Arrêtez vous navires.
Dans le ruban de brume, la crique du refuge pointe à l'horizon.
Le vent est tombé, la vague belle vous porte vers le port.
Levez les yeux, marin.
Dévisagez les tremblements de pacotille.
J'ai froid. Mes veines figent sous le poison des délices.
Mes os refusent le leurre rassurant.
Je ne peux plus tourner le cou vers les voiles blondes des pirates.
… Noir abandon.
Timonier amblyope, fasciné de hurlements parasites
Boucan plus pernicieux que cire dans les oreilles,
Riez du grand rire de l'univers.
De vos ongles blasés
Enlevez moi mon masque.
Sous le loup de velours où errent vos lèvres vénéneuses.
Il fait trop chaud. Le soleil s'est levé.
Anne Mordred 2009 - inclus dans "Carnets de Voyage"
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Style : Poème | Par Anne Mordred | Voir tous ses textes | Visite : 625
Coup de cœur : 11 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : iloa
J'aime, j'aime, j'aime !!!
pseudo : Anne Mordred
Merci
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