Les ailes largement déployées ,
La Colombe tournoyait au-dessus du mur de la vie,
Sans méfiance , blanche de naïveté , se moquant de tout ,
Piquant de son bec les nuages purs , pour s'y dissimuler ,
Le temps d'un rêve . . .

Puis soudain , masquant le ciel ,
Le mur trop proche lui déchira l'aile,
La Colombe tomba violemment sur le sol ,
Une perle de sang maculant son plumage,
Juste à l'endroit de son coeur . . .

Etendue là , sur un tapis de mousse caressante ,
Tel le berceau de dame providence,
Ses amies s'étaient approchées ,
Pour la réchauffer,
Dans une symphonie de chants d'amour,
Afin de l'élever à des cieux plus prospères,

Mais ses yeux perdus scrutaient l'obscure détresse ,
Noyée dans sa souffrance et dans son endurance . . .

Puis , tout à coup ,dans un geste majestueux,
Un Oiseau Lyre se posa près d'elle ,doucement ,
Il semblait si puissant dans son panache de splendeur ,
Venu de ces pays désertiques, épuisé du voyage ,
Mais comblé de pouvoir contempler cette beauté,
Celle qu'il cherchait dans ses rêves, enfin à sa portée . . .

D'un baiser tendre sur sa blessure,
La tache du coeur se transforma en âme ,
La Colombe sentait lui pousser des ailes,

Le ciel s'ouvrit sur un soleil de plomb,
La Colombe s'envola ,
Dans son sillage , l'Oiseau Lyre,
Et le chemin de la vie reprit tout son sens . . .