La jeune fille au doux regard
Se promenait rêveuse par un beau soir.
La tête emplie d’insouciance,
Les yeux levés sur une douce innocence.
La rivière courait, vive, à ses côtés,
Qu’elle suivait d’un pas ouaté.
Puis s’asseyant parmi les fleurs,
Elle ne put retenir des pleurs.
Sans le vouloir, les larmes roulaient,
Comme les vagues sur les galets
Elle ne vit pas venir près elle
Deux beaux garçons qui l’interpellent.
S’approchant le sourire aux lèvres,
La rejoignirent au bord de la grève.
Surprise, d’un bond elle se leva,
Les regarda, prit peur et se sauva.
C’est le lendemain qu’on la trouva,
Près de la rivière, la petite Eva.
Comme endormie, les cheveux défaits,
La robe déchirée, douce petite fée.
Les beaux yeux restaient fermés,
Le soleil ne parvint pas à la ranimer.
Aucune trace de ces garçons abjects,
Qui la laissèrent tel un vulgaire objet.
Seuls subsisteraient en ce terrible endroit,
Un nom sur une pierre, et une petite croix.
© Sylphide
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par sylphide | Voir tous ses textes | Visite : 661
Coup de cœur : 10 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : Karoloth
Cest terrible cette histoire, terriblement noire.
pseudo : Ombres et lumières, une vie
Un étrange poème, un poème qui dégage quelque chose, qui attire l'oeil et l'oreille, et, en même temps, qui déconcerte : comme le prélude inévitable à un poème réellement abouti, et qui sera lui totalement magique ! Ce poème, je m'en ferai guetteur !
pseudo : Démeter
En te lisant j'ai pensé à une chanson que j'aimais beaucoup de Marie Laforêt : " Elle chante au milieu des bois la source et je me demande s'il faut croire à cette légende d'une fille qu'on y trouva..."
pseudo : sylphide
Histoire hélas trop souvent arrivée... Merci, Karoloth et Ombres... de m'avoir lue. C'est vrai Démeter, mais c'est Isabelle Aubret qui l'interprète. Toute ressemblance n'est que pure coïncidence, comme on dit.
pseudo :
Erreur de ma part...de bien belles voix pour l'une comme pour l'autre. Parfois je mets un com. et j'oublie de dire que j'aime la poésie... Si j'écris c'est que j'aime ! d'ailleurs j'ai la chanson dans la tête depuis que j'ai lu ton poème, et je t'enremercie.Il faut dire la jeunesse, l'innocence trop vite cueillie par des mains avides et tueuses...une façon belle de racheter l'impensable violence et de garder vivant le souvenir.
Nombre de visites : 29755