C'est l'histoire de trois jeunes filles habitant au Milieu-de-nulle-part. Leurs noms se sont perdus avec les années car cette histoire à été racontée plusieurs fois au Milieu-de-nulle-part. Depuis une ou deux générations, on ne tente même plus de se rappeler leur nom. On les désigne souvent comme la 1ère, la 2e et la 3e fille. De toute façon, ce n'est pas de leur nom dont il faut se rappeler, mais de leur histoire à dormir debout.
Bon, comme je le disais tantôt, ça se passe au Milieu-de-nulle-part. Un genre de petit village avec une grosse église. Parce-qu'on le sait bien que tous les petits villages ont une église ben trop grosse, avec un gros clocher qui sonne ben, ben fort. Comme si le village tout entier criait pour montrer au monde entier qu'il existe. Mais ils n'ont pas besoin de crier, parce-que tout le monde connaît le petit village au Milieu-de-nulle-part, avec sa grosse église pis son clocher. En tout cas, dans ce village-là, il y a trois filles qui se connaissent depuis toujours. Elles sont inséparables. Il y a même une rumeur qui court, que ce serait peut-être trois sœurs, de mères différentes. Vous trouvez pas qu’en regardant de plus près il y a une certaine ressemblance? En tout cas dites-le pas trop fort. Faut pas que ça vienne aux oreilles du curé pis qui décide d'enlever ses grosses lunettes pour voir si la rumeur est vraie. Parce-qu'on sait ben que, dans un petit village, il y a une grosse église avec un gros clocher, pis qu'est-ce qui va avec ça? Un petit curé, qui parle ben fort pis dont tout le monde a peur!
Les trois filles, c'est comme ça que tout le monde les appelle, se connaissent depuis
que le monde est monde. Leurs mères se connaissent aussi depuis toujours, ainsi que leurs grand-mères, arrière grand-mères, ainsi de suite. C'est une amitié qui date de plusieurs générations. On dit que ces trois familles sont frappées par un sort. Une sorte de malédiction qui les empêche de se séparer. Pas toujours facile de vivre avec ça me direz-vous. Vous avez ben raison! Toujours est-il que cet été-là, elles décidèrent de briser la malédiction. Pas quelle ne s'aimaient pas, au contraire. Non, elles voulaient juste voir si c'était vrai cette histoire de sort. Elles voulaient défier le destin. Car depuis toujours, chaque chose importante qui arrivait dans la vie d'une des filles, arrivait aussi aux deux autres presque en même temps.
En tout cas, paraîtrait-il qu'à la sortie du village, enterrées sous plusieurs couches de terre et d'aiguilles de pin, y' aurait les ruines d'une vieille cabane. Cette vieille cabane-là aurait appartenu à la sorcière du village, il y a plusieurs dizaines d'années. En tout cas, une vieille fille aux cheveux hirsutes, avec un bouton sur le menton, qui parlait bizarrement, avait un élevage de crapauds et avait toujours un gros chaudron noir, fumant au dessus de son poêle. Oui, c'est vrai, cela fait un peu cliché, mais que voulez-vous, c'est comme ça que ça s'est passé. Apparemment même qu'une fois tout les 13 ans, elle enlevait les enfants nés un vendredi treize, pour les cuire, pour ensuite engraisser les terres autour du village. Ce serait pour ça qu'à tous les treize ans, les fermiers ont une plus grosse récolte de légumes. Mais ça, c'est une autre histoire que je pourrai toujours vous raconter une autre fois. Toujours est-il que dans ces ruines, se cacherait un espèces de livre, dans lequel la sorcière aurait écrit toutes sortes d'histoires et de formules magiques??? En tout cas, les trois filles avaient décidé, cet été-là de découvrir ce qu'y en était.
Pourquoi maintenant, me direz-vous? Pourquoi avoir attendu des dizaines d'années
pour aller vérifier si toutes ces histoires de sort sont vraies? Parce qu’y paraît qu'il fallait attendre que les trois filles naissent la même année, le même jour pis à la même heure, pour qu'elles soient protégées de l'esprit de la sorcière qui rôde toujours autour de ces ruines. Maintenant, c'était le temps ou jamais, car toutes les conditions étaient réunies.
Le temps était maintenant venu pour elles de découvrir la vérité sur ce sort. Elles avaient grandies et étaient assez âgées pour se balader sans avoir besoin de leur mère à leurs côtés. Car pour pouvoir creuser dans les ruines de la cabane, il fallait qu'elles soient seules. Toujours selon les oui-dire, si elles avaient eu de l'aide pour faire leurs recherches, l'esprit de la sorcière aurait pu jeter le même sort qu'elles avaient reçu.
Par un beau matin du milieu de l'été, elles partirent donc à la recherche de cette vieille cabane enterrée. L'air était chaud comme une larme tiède tombée d'un œil heureux. Elle avaient apporté avec elles des pelles pour creuser et de quoi manger. Elles avaient aussi apporté des couvertures pour dormir car, un coup commencé, elles ne pourraient plus arrêter. Elle allaient devoir creuser jusqu'à ce qu'elles trouvent ce qu'elles cherchaient. On leur avait dit qu'à l'endroit des ruines, sur une grosse pierre plate, se trouverait un symbole. Une sorte de croix, avec deux yeux de chat. Ce qu'on avait oublié de leur dire, c'est que la grosse pierre plate était perchée en haut d'un gros pin plusieurs fois centenaire. Alors, après avoir balayé tout l'avant-midi à la recherche de cette grosse pierre, elle se couchèrent sur leurs couvertures pour se reposer et pic-niquer. En levant les yeux au ciel, elles la virent. La pierre était juchée sur une très haute branche tout en haut de l'arbre. Selon les plus âgés de ce patelin, elle aurait été déposée à cette endroit par un géant qui depuis toujours aurait été amoureux de la sorcière. Pour être sûr que sa pierre tombale ne serait pas détruite par des gens mal intentionnés, il l'avait mise tout en haut de l'arbre pour que personne puisse l'atteindre. Mais ça aussi c'est une autre histoire à raconter plus tard.
Après avoir mangé et s’être reposées un peu, elle se mirent donc à creuser au pied de l'arbre. Elles creusèrent un trou d'une profondeur d'environ trois mains et, trouvèrent quelque chose de dur mais qui avait envie de s'effriter. Ça avait l'air d'un couvercle de coffre de cèdre. Elles se dépêchèrent donc et creusèrent de plus en plus vite. Finalement, elles sortirent le coffre de la terre. À ce moment là, il y eu un gros coup de tonnerre. Je vous dis qu'elles ont eu peur! C'était sûrement l'esprit de la sorcière qui ce faisait entendre. Mais, elle continuèrent quand même.
Le couvercle était fermé à double tour. Par contre, vu que ça faisait des années qu'il
était enterré, elles n'eurent aucune difficulté à l'ouvrir. À l'intérieur se trouvaient mille et un trésors, dont le fameux livre qui contenait tous les sorts et malédictions que la sorcière du village avait donné à tous ces malheureux. Elles apprirent que la maison du milieu du village, qui était depuis toujours habité par un fou, était en fait une maison qu'elle avait hantée suite à une déception amoureuse. Ce n'étaient pas les gens qui y habitaient qui étaient fous, mais plutôt, ils le devenaient aussitôt qu'il y avait de l'amour dans l'air. Quant on demandait au vieux du village, qui avait l'air de vivre ici depuis toujours depuis quand il habitait le village, il répondait qu'il y habitait depuis trop longtemps. En fait, il avait reçu un sort de la sorcière, car il avait refusé de réparer son perron jadis, car il en avait une peur bleue.
Finalement, elles tombèrent sur ce qu'elles cherchaient: la malédiction des trois filles. Elles découvrirent que la sorcière avait jeté ce sort à leurs arrière-arrière-arrière grand-mères, car les trois femmes, à l'époque, avaient tenté de la faire partir du village à l'aide d’une formule de magie blanche. Elle n'avait pas du tout apprécié d'avoir de la compétition au sujet de la magie. Alors pour se venger, elle leur avait jeté un sort d'inséparable. Les trois filles, ainsi que toute leur descendance , étaient condamnées à vivre tous les malheurs ou les bonheurs aussi, par chance, que vivaient une des trois filles. Donc, quand une d'elles attrapait une maladie, les deux autres aussi l'attrapaient. Quand il y en avait une qui devenait enceinte, les deux autres le devenaient aussi. Quand l'une mourrait..... en tout cas, vous comprenez? Depuis des années, ce n'était pas évident pan toute pour les filles de ces familles. Par chance que, malgré tout, elles s'aimaient beaucoup.
Donc, pour en revenir au sort, elle découvrirent, qu'en effet, il y avait moyen de le
briser. Ça n'allait pas être de tout repos! Voici ce que la sorcière avait écrit: votre opposé,vous devrez trouver. Cheveux noirs, devrons avoir. Trois frères vous devrez épouser, quand la lune blanche sera devenue noire. Ici, vous devrez revenir, la nuit suivant la noce, pour me remercier, de vous avoir libérées.
Bon, ça pas l'air si compliqué vous me direz. Mais ce que j'ai oublié de vous dire, c'est que la majorité des habitants du village sont de descendance irlandaise. Donc, pratiquement tout le monde a les cheveux roux, blond ou bien entre les deux. Leur seul espoir, c'est qu'il y ait de nouveaux venus dans au village et que ça ne soit pas de la parenté de ceux déjà établis ici.
Elles cachèrent donc le vieux grimoire où elles l'avaient trouvé. Car, la sorcière avait bien spécifié que chaque personne voulant être délivrée de sa malédiction devrait faire ses propres recherches. Après ça, elles retournèrent au village.
En route vers chez elles, elles s'arrêtèrent au petit magasin. Toute cette histoire les avaient un peu secouées et elles avaient besoin de parler avec la vieille cousine. La vieille cousine était toujours au courant de tout et avait toujours une solution à tous les problèmes.
Elles racontèrent donc à la vieille cousine ce qu'elles avaient découvert. Après qu'elles eurent fini de raconter leur histoire, la cousine se mit à rire, mais à rire! Les trois filles se demandaient bien pourquoi elle riait comme ça. Elle leur raconta donc ce qu'elle avait entendu dire le matin même. Il paraîtrait que le bûcheron qui habitait dans la deuxième rue à droite de l'église, s'en allait rester avec sa fille qui avait déserté le village il y a quelques années. Elle était partie parce-qu'il y avait une rumeur qui courait à son sujet. En tout cas, le bûcheron, lui, ça ne le dérangeait pas cette rumeur et de toute façon, il se trouvait trop vieux pour habiter seul. Surtout depuis que sa douce était disparue l'année précédente. Bref, la maison du bûcheron avait été vendue à une famille nombreuse. Cette famille venait d'un autre continent, à ce qu'on disait. En plus, il y a même une rumeur qui courait que, dans cette famille, il y avait plusieurs garçons. La cousine avait vu le père de famille se rendre chez le notaire du village ce matin et il avait les cheveux noir comme une poêle à frire. Mais, il était venu seul. Donc, impossible de savoir pour le reste de la famille. Il faudrait alors attendre.
Elles n'auraient pas à attendre très longtemps. La famille était attendue pour le lendemain.
Les trois filles s'en allèrent donc chacune chez elles, pour se reposer. Elles se donnèrent rendez-vous le lendemain au petit magasin pour avoir des nouvelles fraîches des nouveaux arrivants.
Rendues chez elles, elles eurent beaucoup de peine à s'endormir. Elles ne pouvaient s'empêcher de penser au lendemain. Il y avait de l'espoir, mais en même temps beaucoup de craintes. Si jamais ils correspondaient aux critères de la sorcière mais qu'elles ne plaisaient pas du tout aux garçons de cette famille? C'était très possible. De plus, elles n'avaient aucune expérience avec les garçons. Mais ça, elles apprendraient sur le tas, comme on dit.
Le lendemain matin arriva bien vite. Elles prirent leur petit déjeuner en se demandant vers quelle heure les nouveaux propriétaires de la maison du bûcheron arriveraient. Elles prirent leur temps pour faire leurs corvées du matin. Elles ne voulaient surtout pas avoir l'air d'être pressées d'aller quelque part, elles voulaient surtout éviter les questions du reste de la maisonnée. Enfin, l'heure du dîner arriva. Après avoir mangé, elles filèrent dans leurs chambres pour changer de vêtements. Même si elles n'allaient pas se présenter à eux officiellement aujourd'hui, valait mieux avoir l'air présentable dans le cas où elles auraient l'occasion de parler avec eux. Elles ne s'habillèrent pas avec leur robe du dimanche mais plutôt avec celle du lundi. C'est à dire, des vêtements fraîchement lavés, mais quand même pas ce qu'elles avaient de plus beau. Elle ne voulaient surtout pas attirer l'attention de tout les autres garçons du village!
Elles se rendirent donc à leur point de rendez-vous. Arrivées au petit magasin, elles allèrent trouver la cousine. Elle était occupée avec un client. Elles s'en retournèrent donc attendre sur la terrasse où la cousine avait installé plusieurs tables et chaises pour que les villageois puissent avoir un coin pour discuter au lieu d'accaparer le hall (anglicisme – peut-être juste dire accaparer l’entrée) d'entrée du petit magasin. Tandis qu'elles attendaient, elle virent un convoi arriver. De plus, celui qui menait le convoi était un homme aux cheveux noir comme la poêle à frire. Elles arrêtèrent de parler sur le champ. Toute leur attention était tournée vers ces individus qui arrivaient. D'après ce qu'elles virent, il y avait un homme et une femme d'âge moyennement avancé et au moins quatre garçons de leur âge ou tout près. L'un d'eux, se sentant observé, se tourna dans leur direction. Elles en furent toutes retournées. Il avait l'air tellement beau! Elles souhaitaient seulement que les autres garçons de la famille aient cet allure aussi!
Il était tellement intrigué par ces trois filles qui le dévisageaient, qu'il se pris les pieds dans ses lacets détachés et s'étala de tout son long face contre terre. Il se mis alors à rire et tout le village ou presque en firent de même. Quand il voulu se relever, oh surprise! Il s'était tordu une cheville et ne pouvait marcher. Il fallait de la glace et vite! La cousine, qui avait observé la scène depuis la galerie du petit magasin, alla chercher de la glace dans la réserve et alla la porter aux trois filles pour qu'elles aillent lui porter. Quelle belle occasion de faire connaissance, se dit-elle. Les trois filles, un peu embarrassées, allèrent lui porter secours. Il prit la glace et l'apposa sur sa cheville blessée. Il les remercia et continua son chemin avec l'aide de ses frères.
De retour au petit magasin, elles allèrent voir la cousine qui les interrogea sur leur
première rencontre. Il n'y avait pas grand chose à raconter, à part qu'il avait l'air aussi gêné qu'elles. La cousine avait entendu dire que le père de famille était bien sévère avec ses garçons. Le travail passait avant tout. Il voulait absolument que ses fils suivent ses pas dans l'entreprise familiale. Depuis des générations, les hommes de cette famille étaient dans la fabrication de cercueils. La mère, quand à elle, s'occupait du rembourrage de ces fameuses boîtes de bois. Elle était aussi couturière à ses heures. Il paraîtrait même qu'elle excellait dans la fabrication de robes de mariées. En tout cas, c'est ce qu'avait rapporté une des nombreuses commères de la paroisse.
Plus tard dans la journée, les trois filles allèrent se promener dans la deuxième rue à droite de l'église. Elles n'allèrent tout de même pas jusqu'à passer devant leur demeure, mais quelques maisons avant la leur, il y avait un petit sentier qui longeait l'arrière des maisons de cette rue. Elle l'empruntèrent en s'assurant que personne ne les voie prendre ce chemin. Tout au bout de ce sentier, il y avait une espèce de cabane, où les jeunes du village se rencontraient quand ils voulaient être loin du regard de leurs parents. Juste derrière la maison des nouveaux venus, il y avait une espèce de clairière. Elles ne pourraient pas les observer de cet endroit sans être vues. Alors, elles contournèrent cet endroit. Juste un peu plus loin, il y avait un gros pin bien touffu. Elles grimpèrent dans l'arbre et trouvèrent un excellent endroit pour observer leur possible avenir.
Elle découvrirent plein de choses à leur sujet cette journée-là. Entre autre, qu'il y avait huit membres dans cette famille. Il y avait les deux parents, bien sûr, et six enfants. Cinq garçons et une fille. Mais la fille ne devait même pas avoir l'âge de fréquenter l'école. Elle était très drôle à regarder. Elle était toujours en train de tenir le bas de la jupe de sa maman et semblait s'amuser d'un rien. Les garçons, quand à eux, étaient plus sérieux. Ils étaient tous occupés à entrer les meubles dans la maison et les outils dans le garage. D'après ce que les filles avaient pu apercevoir de loin, il y avait deux jumeaux dans cette famille. Pour l'instant, elles étaient bien satisfaites de ce qu'elles savaient à leur sujet, surtout les trois plus vieux c’est-à-dire les jumeaux et l'autre qui suivait. Ils étaient travaillants, respectueux de leur parents , puis en plus, ils étaient vraiment beaux à regarder. Ce ne serait pas du tout une corvée de se réveiller le matin à côté d'un homme comme ça! Juste à cette pensée, elles en devenaient toutes rougissantes. C'est qu'à leur âge, cela commençait à les travailler! Finalement, elles s'en retournèrent chez elles, satisfaites pour l'instant.
Cette fois, elles ne s'arrêtèrent pas voir la cousine pour lui raconter ce qu'elles avaient appris. Non qu'elles n’en avaient pas envie. Mais, vu qu'elle aimait bien raconter tout à tout le monde, elles n'avaient pas envie que tout le village soit au courant de leur espionnage de l'après-midi. Donc, quand elles passèrent devant le petit magasin, elles se contentèrent de lui faire signe de la main. Mais ce qu'elles ne savaient pas, c'est que la cousine avait passé l'après-midi à les suivre.....
En arrivant chez elles, elles étaient attendues de pied ferme, toutes les trois. En un rien de temps, tout le village avait su ce qu'elles avaient fait de leur après-midi. Donc, étant donné qu'il n’était pas très bien vu de reluquer les gens comme elles l'avaient fait, elles furent privées de sortie jusqu'à ce qu'elles expliquent à leurs parents pourquoi elles avaient fait cela. Mais elles n'avaient pas du tout envie de raconter ce qu'elles devaient faire pour rompre le sort. Néanmoins, après quelques jours sans sortie, elles durent se résoudre à en parler.
En premier lieu, quand leurs parents entendirent cette histoire complètement abracadabrante, ils n'y crurent pas vraiment. Par contre, ils n'eurent pas vraiment le choix, les trois filles étaient tellement convaincantes! Alors, les pères des trois familles allèrent prendre un verre ensemble pour discuter d'une façon plus convenable pour faire connaissance. Ils eurent une idée de génie. Pourquoi ne pas organiser une sorte de grande fête de bienvenue pour les nouveaux arrivants? De toute façon, tous avaient envie de les connaître et d'avoir des nouvelles de l'autre continent. Ce serait un bon moyen pour tout le monde de faire connaissance, y compris pour les jeunes filles.
On chargea donc la vieille cousine de faire passer le message. Comme toutes les fêtes organisées au village, elle se déroulerait au pied du grand pin au milieu de la rue principale. Pour l'occasion, on fermerait ce chemin, les gens pourraient facilement faire un détour. On organisa la fête pour le samedi suivant. Les gens de ce village avaient un grand sens de la fête. Presque dans toutes les familles, il y avait, soit un musicien, chanteur ou chanteuse, conteur d'histoire et même des acrobates. Bref, on ne s'ennuyait jamais pendant une fête au village, il y en avait pour tout les goûts.
Le samedi suivant, tous étaient très fébriles. Tout particulièrement les trois filles qui ne savaient pas trop quoi porter pour ce grand jour. Ce qu'elle ne savaient pas , c'est que leurs mères avaient eu le temps de leur fabriquer, à toutes les trois, de magnifiques robes soleil. Celle de la 1ère fille, était d'un beau jaune soleil, celle de la 2ème , d'un bleu aussi bleu que le ciel et celle de la 3ème était blanche à petits pois jaunes, comme les marguerites. Les trois filles étaient très contentes que leurs mères les aident un peu. Elles étaient tellement nerveuse! Les trois filles trouvaient ca très gênant de se faire organiser une soirée de rencontre par leur parents. Les mères tant qu'à elles croyaient que c’était une bonne façon de faire connaissance. Il n'y aurait pas de cachotterie, on saurait tout de suite à quoi s'en tenir.
La fête commença. Toutes les personnes présentes avaient apporté un plat, y compris les nouveaux venus. Quoi de mieux pour faire connaissance que de s'échanger des recettes. En tout cas, pour les femmes! Mais, dans la Nouvelle Famille, c'était un peu spécial puisque c’est le père qui cuisinait le mieux. Alors c'est lui qui avait confectionné toutes sortes de petits gâteaux pour la fête. Ils étaient délicieux. Un peu plus tard, quand la lune se montra, la musique commença. Les trois filles étaient toutes trois de bonnes danseuses. Elle ne manquèrent pas une danse. Par contre, aucun garçon ne les avaient encore invitées à danser. Cela intriguait beaucoup les jumeaux. C'est que tout le monde au village savait quelque chose qu’ils ne savaient pas. La fête avait été organisée pourqu’ils fassent connaissance avec les trois filles. Alors, celui qui suivait en âge les jumeaux, prit son courage à deux mains et alla inviter la 1ère fille à danser. Quand elle le vit s'avancer vers elle, elle devint tellement gênée qu'elle ne savait pas du tout où se mettre. Les deux autres filles la poussèrent gentiment, sans que rien n'y paraisse. Quand il lui prit la main, une sorte de choc électrique les parcourra toutes les deux. Avant même qu'ils ne s'échangent un mot, cela peut paraître un peu ordinaire, mais, ils surent à ce moment que ce ne serait pas la dernière fois qu'ils allaient danser ensemble. La 2ème et la 3ème fille regardaient leur amie et elles surent elles aussi que c'était chose faite pour elle.
Un peu plus tard dans la soirée, les trois filles se retrouvèrent un peu à l'écart de la foule. La 1ère fille avait des étoiles dans les yeux. Le garcon et elle avaient beaucoup parlé durant leurs danses et quand ils s’arrêtaient pour se reposer. Ils avaient convenu de se rejoindre le lendemain à la vieille cabane au bout du sentier qui longeait l'arrière de la maison des Tudors. Elle confia aussi aux deux autre filles que les jumeaux n'étaient pas encore venus leur demander pour danser car, comme d'habitude, ils étaient trop occupés à se chamailler. Comme elles continuaient à placoter, elles virent les deux jumeaux marcher vers elles en se tiraillant quelque peu. Le jumeau qui avait l'air le plus sûr de lui, s'avança le premier et demanda à la 2ème fille si elle voulait bien venir se balader un peu avec lui. Il ne savait pas trop danser, alors il aimait mieux marcher. Elle lui proposa donc de faire le tour officiel du village. La 3ème fille et l'autre jumeau trouvèrent l'idée excellente et les accompagnèrent. La 1ère fille, tant qu'à elle, retourna danser avec son partenaire.
À la fin de cette soirée, les choses allaient bon train pour les trois couples. Comme si le destin leur avait envoyé exactement ce qu'elles voulaient. Tous s'entendaient à merveille. Même leur parents étaient devenus amis durant cette soirée. Le père Tudors avait invité les parents des trois filles pour la fine de semaine suivante pour un souper bien spécial, à ce qu'il parait. Cela avait piqué la curiosité de tous. Ils avaient bien hâte d'y être. Surtout les trois filles!
Durant la semaine suivante, elles ne virent presque pas les trois garçons. C'était à se demander où ils pouvaient bien être? La famille Tudors au grand complet ne se montrait presque pas. Bon, peut-être qu'ils avaient attrapé un rhume ou quelque chose du genre. On le saurait bien la fin de semaine prochaine.
Le samedi suivant, les trois familles se préparèrent allègrement, bien que le fait de ne pas avoir vu la famille Tudors de la semaine piquait beaucoup leurs curiosité. Vers la fin de l'après-midi, ils arrivèrent à la maison de leurs hôtes. Le père de la 1ère fille frappa à la porte. Pas de réponse. Curieux. Il contourna la maison pour aller voir s’ils n'étaient pas à l'extérieur. Comme de raison, la famille était là au grand complet. Ils étaient en train de préparer un barbecue. Il y avait une grosse pièce de viande qui tournait sur une broche au- dessus du feu, laquelle était activée par les bras des 4 garçons chacun leur tour. Mme Tudors, quand à elle, jouait avec sa petite fille. Ils formaient vraiment un beau tableau à voir. Toujours est-il qu'ils finirent par voir leurs invités qui les regardaient et s'excusèrent de ne pas les avoir entendu arriver. Les trois filles allèrent rejoindre leurs nouveaux amis et les parents se mirent à parler de tout et de rien. Tout au long du repas, la conversation devint de plus en plus personnelle. La famille Tudors questionna longuement les parents des trois filles. Ils voulaient savoir , entre autre, si elles avaient déjà fréquenté des jeunes hommes auparavant. Ils répondirent que non, à leur connaissance, il n'y avait jamais rien eu à ce chapitre. En tout cas, rien de sérieux, dirent-ils. Mais plus ça allait, plus les familles des filles se sentaient mal à l'aise avec toutes ces questions. Finalement, une des mères demanda pourquoi autant de questions. Quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre qu'il y a quelque temps, toute la famille avait fait le même rêve. Dans ce rêve, il était question de trois filles qui étaient liées par un sort. Que ces trois filles, si ils les trouvaient, feraient de leurs garçons des hommes heureux pour toute leur vie. Aussi, comme par hasard, une de leurs connaissances venue les visiter leur parla de ce petit village au Milieu de nulle part, où, parait-il, une sorcière ayant vécu il y a longtemps, avait jeté plusieurs malédictions sur les habitants de ce village ainsi que sur leur descendance. Comme la famille Tudors aimait souvent changer le mal de place en déménageant, ils avaient décidé d'aller voir si cette histoire était vraie. Alors la raison pour laquelle ils n'étaient pas sortis de la semaine, est qu'à la tombée de la nuit, ils avaient cherché les vestiges de la vieille maison de la sorcière. Comme ils cherchaient de nuit, ils dormaient le jour.
Quel soulagement pour les trois filles de savoir que les garçons qu'elles avaient rencontrés, étaient déjà au courant de leurs situations. Il n'y aurait donc pas de manigance pour se faire aimer d'eux. Ils étaient même au courant que le mariage devait avoir lieu un soir sans lune car ils avaient trouvé le vieux grimoire de la sorcière et avaient lu ce qui concernait les trois filles. Ils continuèrent donc à se fréquenter durant quelques semaines, question d'être sûrs d'eux. Mais parfois, la vie est tellement bien faite, ils s'entendaient tous à merveille. Il n'y avait aucune ombre au tableau.
Les trois couples se marièrent donc un soir de lune noire, en plein milieu de l'automne. Comme convenu, après la cérémonie et une fois les festivités terminées, les trois filles se rendirent sur les ruines de la maison de la sorcière pour la remercier de les avoir libérées. Par la suite, elles retournèrent chacune chez elles retrouver leur maris bien aimés. Mais ce qu'elles ne savaient pas, c'est que la sorcière leur avait joué un vilain tour. En allant la remercier pour leur libération, elles avaient aussi libéré l'âme de la sorcière qui pourrait maintenant se réincarner dans un autre corps….
À SUIVRE....................
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Commentaires :
pseudo : Karoloth
J'aime beaucoup cette histoire, elle est fraîche et joyeuse. Je ne vois pourtant pas la nécessité d'une suite mais bon, je n'en suis pas l'auteur. CdC assurément.
pseudo : july
Merci Karoloth pour ton bon commentaire! ce n'est pas vraiment une suite de cette histoire, c'est plutot une série de petites histoires que je suis en train d'écrire qui se déroule toutes dans le meme patelin, c'est à dire Au Milieu De Nulle Part. Alors c'est pour ca que c'est à suivre.
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