Profitant du retrait des vaches et des vachers,
Deux bergers s’implantèrent dans ma verte vallée.
Le premier, rigoureux, ne souffrant que la race
Ne puisse s’écorner, aux intrus fit la chasse.
Malheur aux étrangers, aux moutons bigarrés,
Á ceux que l’appétit attire dans le pré.
Ils seront pourchassés et abattus peut-être,
Pour l’unique raison de ne pas ressembler
Au standard établi par cet exigeant maître.
Noir, gris, marron et toute autre nuance,
Du seul mouton blanc ne troubla l’existence.
Mais chez l’autre pasteur, l’accueil est chaleureux.
La bergerie ouverte reçoit les malheureux,
Qui, pour un peu de foin, sont partis de chez eux.
Trouvant la maison bonne, ils entrent dans le rang.
S’installant à demeure, ils mêlent ainsi leur sang
Au troupeau initial, bigarré à son tour.
Bien des années passèrent et voici qu’il advint
Que le troupeau suivi avec sévérité
Est atteint de milles maux et de calamités.
La consanguinité l’a rendu vulnérable.
Les pires maladies lui tombent sur le râble.
Malgré tous les efforts, la troupe est décimée
Et le berger penaud abandonne ses prés
Á l’autre moutonnier dont le troupeau divers
Immunisé, sauvé par ses afflux externes
Prospère allègrement, se moquant des hivers.
De ces deux aventures il n’est point de morale
Que celle du bon sens face à la déraison.
Encore faut-il bien sûr que le moutonnier pense
À réfléchir un peu au bien de sa maison.
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Style : Poème | Par JEANPIERRE Andre | Voir tous ses textes | Visite : 705
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